Le 27 avril, l’amiral Prachet Siridej a inauguré le musée du camp Taksin, ancienne caserne militaire française, en présence de la Princesse Sirindhorn, fille du roi de Thaïlande Rama IX et invitée d’honneur. La France y était représentée par le délégué du Club militaire de Réserve pour l’ambassade, les représentants du Souvenir français de Thaïlande et l’équipe du Comité de Solidarité Franco-Thaï.
Après le discours d’accueil de l’amiral, la princesse remit gracieusement à chacun des invités de marque la maquette historique d’un canon sur affût. Elle se rendit ensuite vers le premier des sept bâtiments construits autrefois par les troupes françaises, derniers vestiges du camp de Ban Loum qu’ils avaient occupé pendant plus de onze ans.
Ces bâtiments ont été soigneusement restaurés grâce aux efforts de la fondation Phra Racha Wang Derm de la Marine royale thaïlandaise, de l’ambassade de France et du Comité de solidarité Franco-Thaï.
La princesse, après avoir coupé le ruban inaugural, put ainsi découvrir successivement ces bâtiments qui abritaient autrefois les bureaux de l’état-major, datés de 1900, le bâtiment de la garde, daté lui de 1896, l’infirmerie, le dépôt d’artillerie, l’arsenal, les casernements et un long bâtiment aux portes et fenêtres munies de barreaux de fer, la prison.
Des tuiles d’origine, marquées encore de l’estampille de leur fabricant marseillais, la maison Guichard Carvin, ont permis de pouvoir faire refaire les toitures de certains de ces bâtiments à l’identique.
A l’intérieur sont présentés, comme autant de chapitres successifs, les grands moments de cette histoire moderne qui a réuni les Français et les Siamois d’alors, à travers la présentation d’objets, de lettres, de maquettes et de deux mannequins revêtus des uniformes des belligérants de l’époque.
Le bâtiment de l’Etat-Major, daté de 1900.
Le musée, bien que situé à l’intérieur du camp militaire qui abrite un bataillon de la division des Marines thaïlandais, sera ouvert au public et l’entrée sera gratuite.
A un moment où malheureusement les moments partagés entre les représentants de la Communauté Européenne et ceux du Royaume de Thaïlande ne sont pas si fréquents, les initiateurs du projet ont démontré que ces moments historiques, qui ont pu, à une époque lointaine, diviser les deux nations, sont devenus, par la grâce de ces vestiges conservés et entretenus, un centre où seront rassemblés pour toujours leur patrimoine commun et le souvenir de leurs soldats.
La grotte mariale, datée de 1967.
Pour les Français qui effectueront le pèlerinage vers ce territoire qui porte un peu de leur histoire, leur visite ne devra pas oublier la majestueuse cathédrale de l’Immaculée Conception à Chanthaburi, datée de 1909, édifiée pendant l’occupation française ; ni la grotte mariale datée de 1967 où a été déposée une plaque de marbre gravée à la mémoire des militaires français et annamites, morts pendant les onze ans de l’occupation.
Y figure également la plaque gravée en souvenir du Père Augustin Peyrical des Missions Etrangères de Paris, nommé curé de Chanthaburi en 1899 et qui avait commencé les travaux de construction de la nouvelle église en 1901.
François Doré