Jusqu’au 15 février découvrez «HYSTERIA», la dernière exposition au centre d’art contemporain Toot Yung à Chiang Mai avant que celui-ci redevienne nomade. Prendre un peu de temps pour bien regarder, bien observer et bien comprendre les œuvres de ces 8 artistes. Se donner la possibilité de réfléchir sur les raisons culturelles qui ont amenées à définir l’hystérie comme maladie sexuée. C’est tout cela que permet cet évènement artistique. A ne pas rater !
Voici le résumé de l’exposition, «Hysteria», et l’argumentaire.
«HYSTERIA», la soi-disante condition nerveuse, dérive de l’hystère de racine grecque pour «utérus, matrice», et on pensait à l’origine qu’elle était causée par un dysfonctionnement de l’utérus. Le terme a une histoire controversée car il était autrefois considéré comme une maladie spécifique aux femmes.
Le titre proposé pour cette exposition reflète une perception très limitative des femmes qui ne se conforment apparemment pas à une image féminine présentée par les médias grand public et prescrite par la société. Dans le langage moderne, «hystérique» décrit également quelque chose d’extrêmement drôle ou un comportement incontrôlable.
À travers divers médiums, les 8 artistes sélectionnés explorent non seulement des thèmes d’archétypes de genre profondément enracinés, mais démantèlent également avec humour les tabous sociaux thaïlandais. Dans un esprit ludique et immersif, cette exposition propose de mettre en lumière l’originalité et l’autodétermination de la pratique de ces femmes thaïlandaises en repoussant l’image stigmatisée et plus clichée de la femme thaïlandaise moderne.
Je me suis souvent interrogé, en tant que non-thaïe et femme, sur le positionnement des femmes thaïlandaises dans leur société. Il semble y avoir un grand écart illusoire entre deux définitions extrêmes, celle de la kulasatrii (femme vertueuse) promue dans les cercles conservateurs, les contes populaires, la propagande locale comme les feuilletons et les films, d’une part, et d’autre part , la «fille sexy» éclaboussée partout sur Internet et dans les médias, qui attire des millions de touristes sexuels chaque année. Mais si une femme adopte l’un ou l’autre de ces extrêmes, les deux sont au privilège des hommes. Même si la jeune génération féminine est plus autonome, plus libérée, certaines normes sociales sont ancrées dans l’esprit des hommes et des femmes et ces normes sont difficiles à effacer.
Les 8 artistes sélectionnés pour «Hysteria» contribuent fortement, à mon avis, à repousser ces normes qui sont devenues une prison plutôt qu’une base solide pour que la jeune génération évolue librement en tant qu’humains plutôt que de se cantonner à un rôle préconçu déterminé par leur sexe.
Les différentes actions, slogans pour l’égalité des sexes et les droits des femmes qui ont surgi lors des récentes manifestations politiques thaïlandaises sont un témoignage que l’égalité n’est pas encore réalisée, même au sein de la jeune génération.
Les 8 artistes : Busui Ajaw, Krynkana Kongpetch, Lee Anantawat, Orn Thongtai, Parinda Mai, Sophirat Muangkum, Sirinapa Thongsuk et Sriwan Janehuttakarnkit
Pour en savoir plus sur la curatrice, retrouvez ici notre dernière interview de Myrtille Tibayrenc.
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Hysteria
Jusqu’au Lun 15 Fev
Toot Yung Art Center
Ki Lek – Mae Rim
Chiang Mai
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