Qu’est ce que cela signifie d’être confiné en permanence dans son appartement dans une ville du Hubei proche de Wuhan ? Comment se comporte-t-on lorsque les autorités vérifient votre température à chaque coin de rue ? Avec cette boule au ventre de devoir, dans ce contexte, se rendre dans les hôpitaux surchargés. L’excellent site «francaisaletranger.fr» dont nous vous recommandons la lecture, a publié un témoignage édifiant.
Nous reproduisons des extraits d’un témoignage paru sir le site francaisaletranger.fr dont nous vous recommandons la lecture. Cliquez ici.
Un jeune français témoigne…
Je suis arrivé en Chine il y a quatre mois, à Jingzhou, dans la province du Hubei. C’est une ville de 6 millions d’habitants, à 200 km à l’ouest de Wuhan. Ma passion pour l’Empire du Milieu est née d’un premier voyage en 2014. Par la suite, j’ai donc décidé d’y poursuivre mes études et de faire mon Master en économie dans ce pays à la fois fascinant et surprenant. J’étudie à l’Université du Yangtze, une université avec un grand nombre d’étudiants et un campus agréable. Je vis en colocation avec un étudiant espagnol, la cohabitation se passe bien. Mon quotidien était jusqu’ici tout ce qu’il y a de plus normal pour un étudiant : cours, révisions à la bibliothèque universitaire, sorties…
Le grand chamboulement
Puis tout a été chamboulé le week-end du 18 janvier. Le coronavirus a fait les gros titres de la presse locale puis internationale. (…) Ce week-end là, ma ville a rapidement été placée en quarantaine, plus de transports, les rues se sont vidées subitement et les gens se sont enfermés chez eux. Il était pour moi impossible de rejoindre Wuhan pour un éventuel rapatriement.
Le quotidien à Jingzhou
Les premiers jours étaient très anxiogènes, nous ne savions pas grand-chose de ce virus, de sa vitesse de propagation et de ses éventuels symptômes. Chaque matin, mon colocataire et moi, nous nous demandons si nous allons bien, si l’un d’entre nous a ressenti le moindre symptôme. Nous mesurons notre température tous les jours. La moindre douleur, toux ou température anormalement élevée et l’angoisse monte. (…) Cependant cela ne m’empêche pas de sortir, même si je dois à chaque fois montrer patte blanche lorsque je quitte et je rentre dans ma résidence. Je dois ainsi systématiquement, à chaque sortie, fournir des informations et me faire mesurer la température. Désormais, chaque quartier de la ville est bouclé par les autorités qui contrôlent les allers et venues des habitants. Absolument tous les magasins sont fermés, seuls les supermarchés et supérettes sont ouverts mais avec des restrictions : pas plus de cinq personnes à l’intérieur et prise de température obligatoire avant d’entrer.
Éviter l’ennui
Le plus difficile est d’éviter l’ennui. Je passe la plupart du temps dans mon appartement. La météo n’arrange rien avec quelques chutes de neige qui ont entrainé une coupure de courant ces derniers jours dans l’ensemble de la résidence pendant plus de deux heures. Je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux à suivre les informations sur la situation, je regarde des films, séries et la télévision française en replay. Je passe du temps avec ma copine, il nous arrive d’aller se balader pour nous dégourdir les jambes et respirer un peu d’air frais. C’est agréable car la ville est très calme et on peut étonnement entendre le chant des oiseaux, un bruit inconcevable il y a encore quelques semaines (…) Plus de 1000 personnes sont infectées à Jingzhou et grâce à une application chinoise je peux savoir où les personnes ont été infectées autour de moi…