L’accord commercial annoncé vendredi 13 décembre par les gouvernements américain et chinois laisse enfin entrevoir un armistice dans la guerre sur les tarifs douaniers que se livraient depuis dix-sept mois les deux superpuissances. Mais qu’en est-il réellement ? Les produits chinois et américains vont-ils circuler librement ? Les conditions exigées par Donald Trump pour mettre fin à la «concurrence déloyale» de Pékin ont-elles disparu ? Retour sur les concessions majeures acceptées de part et d’autre pour ramener le calme dans la mondialisation des échanges.
C’est à la mi janvier que les gouvernements américains et chinois devraient signer l’accord commercial mettant fin à leurs dix-sept mois de bataille sans merci sur les tarifs douaniers et les conditions d’accès à leurs marchés respectifs.
Mais attention: l’affaire reste épineuse sur le plan politique car les dirigeants des deux pays ne sont pas soumis à la même pression.
Donald Trump, initiateur de cette guerre commerciale, avait besoin d’un accord pour sa campagne électorale, afin d’apparaître comme vainqueur devant les électeurs convoqués aux urnes pour le réélire, ou non, en novembre 2020 à la Maison Blanche.
Le président chinois Xi Jinping, en revanche, n’a pas ce souci. D’où la question: les promesses de cet «armistice» seront-elles tenues ? Trois concessions ont en tous cas permis le cessez le feu. Les voici:
– La Chine a accepté de «passer à la caisse» et d’augmenter considérablement ses achats de produits agricoles, énergétiques et manufacturés américains. La stratégie du bélier a donc fonctionné pour Donald Trump: ce dernier a ouvert davantage les portes du marché chinois.
– Les États-Unis ont transigé sur les droits de douane. Donald Trump avait promis de taxer toutes les importations chinoises à 25%. Cette hausse concernait 250 milliards de dollars de produits chinois. Au final, les américains ont coupé la poire en deux. Environ 120 milliards de dollars de produits chinoise seront taxés… à 7,5%.
– La Chine a pris l’engagement de ne pas utiliser sa devise, le renminbi, pour stimuler ses exportations. En clair: pas de dévaluation artificielle, plus la promesse d’ouvrir davantage le secteur financier chinois aux géants de Wall Street.
– Les États-Unis ont finalement accepté de distinguer la phase 1 de la guerre commerciale, celle qui a conduit à cet accord, de la phase 2 qui portera sur l’application ou non de l’accord à signer en janvier.
