Le quotidien français l’Opinion vient de publier un article sur cette bataille mondiale pour les microprocesseurs. Ou est l’Europe ? Difficile à savoir et à anticiper…
Dans un mémorandum interne, le chef de l’Air Mobility Command, le général Mike Minihan, met en garde contre un conflit avec la Chine dès 2025 — très probablement à propos de Taïwan. Il y exhorte ses commandants à pousser leurs unités à atteindre une préparation opérationnelle maximale au combat cette année, déclarant que l’objectif principal devrait être de dissuader « et, si nécessaire, de vaincre » Pékin. « J’espère me tromper. Mais mon instinct me dit que nous nous battrons en 2025 », y écrit-il.
« Plus la situation internationale se complique, plus l’importance mondiale des relations entre la Chine et l’Union européenne (UE) sera prépondérante. » C’est en ces termes que Fu Cong, le nouvel ambassadeur de Chine auprès de l’UE, s’est exprimé, jeudi, lors de la présentation de ses lettres de créance à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « La Chine est prête à travailler avec l’UE pour maintenir des échanges de haut niveau et reprendre et promouvoir le dialogue et la coopération dans divers domaines. La mission chinoise auprès de l’UE et moi-même sommes prêts à collaborer avec la Commission européenne et d’autres institutions de l’UE pour promouvoir de nouveaux développements dans les relations Chine-UE », a-t-il ajouté.
Après une période de tensions durant la crise sanitaire, Pékin souhaite désormais reprendre des relations constructives avec Bruxelles. Si certains pays membres comme l’Allemagne, voire la France, y sont sensibles — le chancelier Scholz ayant indiqué, dans Foreign Affairs, que « l’essor de la Chine ne justifie pas que l’on isole Pékin ou que l’on restreigne la coopération » —, au sein des instances dirigeantes européennes, le son de cloche semble bien différent.
« Dépendance ». Hasard du calendrier, Thierry Breton, commissaire européen chargé du Marché intérieur, s’est exprimé, vendredi, devant le Centre for Strategic and International Studies, à Washington, et a répondu indirectement à la main tendue de Pékin en affirmant que les Etats-Unis bénéficiaient de l’engagement « total » de l’UE en faveur de l’objectif consistant à restreindre l’accès de l’industrie chinoise à certains semi-conducteurs. « Nous sommes entièrement d’accord avec l’objectif de priver la Chine des puces les plus avancées », a-t-il expliqué, ajoutant que « nous ne pouvons pas permettre à la Chine d’accéder aux technologies les plus avancées ».
Il s’exprimait quelques heures avant que l’on apprenne que le président américain Joe Biden avait conclu un accord avec les Pays-Bas et le Japon pour restreindre les exportations vers la Chine de certaines machines de pointe pour la fabrication de puces. « Vous trouverez toujours l’Europe à vos côtés lorsqu’il s’agit d’assurer notre sécurité commune en matière de technologie », a assuré le commissaire européen avant d’appeler à une plus grande coopération sur les terres rares afin de « réduire la dépendance collective à l’égard de l’Asie ».
L’UE doit adopter, dans le courant de l’année, une loi dont l’objectif est de doubler la part de l’Europe dans la fabrication de semi-conducteurs pour la porter à environ 20 % de la production mondiale d’ici à 2030.
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