Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France ou de l’Europe sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.
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Je ne sais pas si vous avez pris le temps de lire mon premier reportage ramené d’Ukraine. Rassurez-vous, ce n’est pas une obligation ! D’autres vont suivre cette semaine. Mais avouez que les événements de ce week-end, en Russie, reposent toutes les questions rapportées de mon séjour à proximité des champs de bataille, à l’est du pays. À quoi va ressembler l’Europe si ce conflit ne s’achève pas rapidement par une paix négociée ? Comment le peuple ukrainien pourra-t-il tenir le choc, alors que ses jeunes hommes meurent chaque jour au front ? À quoi ressemble vraiment l’armée russe, entre recrues enrôlées de force dans les prisons et miliciens Wagner du même acabit ?
Je voulais vous reparler de Russie et d’Ukraine, ce mardi, parce que les larmes de l’Europe coulent là-bas, dans les parages de Donetsk, Louhansk ou Zaporijia. L’épuisement des soldats est, quelque part, aussi le nôtre. Et la question posée depuis l’invasion russe du 24 février 2022 demeure un an et demi plus tard : comment gagner un tel conflit ? Ou, plus simplement, qui peut le gagner ?
Je voulais aussi vous reparler d’Ukraine parce que, sitôt rentré, j’ai débattu mercredi 21 juin de l’avenir des relations Suisse-Europe sur le plateau de Léman Bleu. Mes lecteurs français ne connaissent sans doute pas cette chaîne genevoise qui monte. Ils ont tort ! Léman Bleu ouvre, comme les autres télévisions cantonales suisses, une fenêtre de concurrence bienveillante à notre sacro-saint monopole public. Vous connaissez la formule : en Helvétie, la RTS (Radio Télévision Suisse) est notre « place du marché ». On y parle et l’on y débat de tout. Eh bien non ! La réalité est que le service public a besoin d’être concurrencé, y compris sur le plan de l’information. Nous avons donc, au Poing, décidé de parler de ce sujet impossible avec Laetitia Guinand : l’Europe. Ce qui, en Suisse, est tout sauf simple. Les larmes de l’Europe sont aussi celles de l’incompréhension mutuelle. Même entre voisins parfaitement amicaux.
Bonne lecture, et méfiez-vous des Raspoutine !
(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)
L’Ukraine, c’est en orient ; la France et la Suisse, c’est en occident. La France et la Suisse n’ont ni le droit, ni les moyens, ni intérêt à prêcher l’économie de marché et installer des bases américaines en Crimée et dans le Donbass, ou l’on parle russe et ou on pratique la religion orthodoxe.