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FRANCE-ASIE: Emmanuel Macron défend Renault-Nissan au Japon

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 28/06/2019
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Avant l’ouverture du sommet du G20 à Osaka ce vendredi, le président français a effectué une visite officielle au Japon. Il s’est exprimé longuement à Tokyo où il a défendu la coopération franco-japonaise et l’alliance entre Renault et Nissan. Gavroche publie ici en intégralité son discours prononcé à Tokyo le 26 juin.

 

Nous reproduisons ici en intégralité le discours prononcé par Emmanuel Macron au Japon avant l’ouverture du sommet du G20.
Lire Gavroche, c’est avoir l’accès direct aux sources officielles françaises sur les questions asiatiques.

 

Discours d’Emmanuel Macron à Tokyo le 26 juin

 

Je suis aussi heureux et honoré d’effectuer cette visite au Japon au commencement de l’ère Reiwa et dans un moment de coopération entre nous absolument essentiel.

 

Le Premier ministre Shinzo Abe l’a dit, il y a bien 3 axes qui ont rythmé notre discussion : le travail conjoint sur l’agenda du G7 et du G20, nos approches stratégiques communes sur l’indopacifique et la relation bilatérale.

 

Je vais très rapidement revenir sur chacun de ces points.

 

Sur le G20 qui s’ouvre sous la présidence japonaise, notre souhait est qu’il y ait une très forte articulation entre cette présidence japonaise du G20 et la présidence française du G7.

 

Beaucoup de priorités portées par le Premier ministre ABE, nous les soutenons et les soutiendrons pendant ce G20 et nous essaierons de les faire fructifier durant le G7.

 

La reconnaissance par le G20 d’un principe justement de libre circulation des données sur Internet consacrant cette liberté de données mais avec le respect des règles sur la protection de la vie privée et la sécurité conformément en particulier au cadre européen, la diffusion de normes ambitieuses en matière d’investissement et de développement, ce qui est essentiel pour donner tout particulièrement à l’Afrique un cadre stable de développement de ces infrastructures et respectueux de la souveraineté et de la transparence, la nécessité d’avancer sur les questions de fiscalité internationale, sur la taxation du numérique et l’imposition minimale sur laquelle nos ministres de l’Économie et des Finances ont fortement avancé, les enjeux du développement durable et de la lutte contre les inégalités sur les déchets plastiques marins, l’égalité entre les femmes et les hommes, la mise en place d’une couverture santé universelle. Autant d’initiatives que nous soutiendrons.

 

L’agenda du G20

 

Il y a pour moi deux sujets très importants dans ce G20 qui s’annonce.

 

Le premier c’est le commerce international.

 

Nous sommes à un moment de tensions très fortes entre les États-Unis et la Chine, et donc je souhaite que nous arrivions, avec les conclusions du G20, à une discussion qui permettent l’apaisement de ces tensions. Pour moi, la solution aux difficultés que nous rencontrons n’est pas dans des accords bilatéraux, n’est pas dans le contournement des règles internationales, n’est pas dans le protectionnisme.

 

Elle est très clairement dans la modernisation du cadre multilatéral de commerce et donc je souhaite qu’on puisse avoir un point très précis sur le sujet des surcapacités, la protection de la propriété intellectuelle et la modernisation de l’organe de règlement des différends qui sont les piliers justement d’une organisation mondiale du commerce qui peut fonctionner et je veux qu’on ait le texte le plus ambitieux à ce G20 pour le commerce, parce que c’est le seul moyen de sortir par le haut des tensions et des conflictualités qui existent.

 

Une ambition climatique forte

 

Le deuxième sujet c’est le climat et là-dessus, le premier ministre Abe l’a parfaitement dit. Moi, je tiens très clairement à ce que nous ayons une ambition climatique forte.

 

Pourquoi ? D’abord parce que dans tous nos pays, les scientifiques les plus émérites, indépendants le disent : le réchauffement climatique est là.

 

La disparition de notre biodiversité aussi et donc des réponses s’imposent. Nous avons commencé à bouger et déjà pris des engagements internationaux sur le premier sujet, le réchauffement, avec les accords de Paris. Sur le second, la biodiversité : l’année 2020 sera capitale et nous sommes en train, en quelque sorte, de trop tarder à les mettre en œuvre.

 

Nous sommes dans une année absolument clé. Je dirais dans des mois qui sont clés. Il y a le G20 aujourd’hui et le G7 à Biarritz et il y aura le sommet sur le climat aux Nations Unies en septembre.

 

C’est le moment pour, véritablement, être enfin au rendez-vous de l’histoire et de notre propre responsabilité. J’entends partout à travers le monde des gens qui disent « j’ai des lignes rouges ». Si on parle de ceci ou de cela, je ne signe pas. J’ai une ligne rouge. Si on ne va pas plus loin sur notre ambition climatique, ça veut dire qu’on se réunit pour rien et nous le partageons avec le Premier ministre Abe. Nous tenons au G20 et donc nous nous battrons pour avoir un texte ambitieux.

 

Prendre ses responsabilités

 

Si certains s’en désolidarisent ce qui, je pense, n’est pas souhaitable, ils prendront leurs responsabilités mais nous nous battrons pour avoir ce que nos concitoyens attendent et ce que nous nous devons à nous-mêmes, c’est-à-dire la réitération de notre engagement derrière l’accord de Paris, la volonté de mettre en œuvre des mesures qui permettent d’y arriver.

 

Ce sera une première étape au G20 où il y a un cercle plus large mais pour le G7, je l’ai dit au Premier ministre ABE, c’est cette même ambition que nous poursuivrons. Nous avons discuté de cette ambition de la présidence française pour le G7 qui est la lutte contre les inégalités et elle sera au premier chef sur le climat là aussi avec des coalitions que nous souhaitons mettre en place pour mettre en œuvre les accords de Paris, coalition autour de la neutralité carbone en 2050, coalition autour justement de la disparition du HFC – qui est, comme vous le savez, un gaz qui émet particulièrement des particules et qui est l’un des premiers responsables du réchauffement climatique, – coalition pour réduire les émissions dans différents secteurs qu’il s’agisse du textile ou d’autres secteurs industriels, coalition en matière de transports.

 

C’est ce que nous mettrons au cœur justement de ce G7 avec l’objectif de rallier le maximum de pays mais aussi des entreprises et des investisseurs pour mettre en œuvre les engagements que nous avons pris sur le moyen et long termes. La lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la biodiversité seront donc des éléments absolument essentiels de la présidence française du G7.

 

De la même manière et en complément de ce que nous commencerons au G20 et qui est au cœur de notre coopération, le partenariat avec l’Afrique sera un élément important de ce G7 dans le cadre de la lutte contre les inégalités et dans ce contexte-là, nous soutiendrons des initiatives très concrètes l’une en particulier pour l’entrepreneuriat féminin, le développement du numérique en Afrique et un ensemble de dispositifs pour soutenir le Sahel.

 

Lutter contre les inégalités

 

C’est aussi la même ambition de lutte contre les inégalités dans le cadre de notre agenda que nous porterons au G7 en adoptant un bouquet législatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes, en nous battant également pour avoir un numérique plus inclusif et renforcer la gouvernance de l’intelligence artificielle et protéger nos démocraties cont

re les ingérences et tout ce qui peut les déstabiliser.

Je ne veux pas être ici plus long mais, vous le voyez, sur plusieurs sujets internationaux nous avons besoin de rehausser nos ambitions mais également d’avoir un agenda très concret d’action et le G7 que la France présidera au mois d’août aura pour but de bâtir des coalitions concrètes d’action avec le maximum de membres du G7, mais aussi des partenaires privilégiés sur certaines thématiques en associant des entreprises et la société civile. Sur le numérique, nous associerons les grands acteurs du numérique en leur demandant des engagements concrets ; sur le sujet de l’égalité femmes/hommes, nous engagerons les sociétés civiles pour leur demander de s’engager à nos côtés ; et pour la lutte en faveur de la biodiversité nous réunirons, ce que d’ailleurs nous lancerons aussi demain ici, des entreprises qui sont prêtes à s’engager pour produire différemment et pour avoir un engagement extrêmement concret aux côtés des États.

 

Partenariat maritime franco-japonais

 

Le deuxième axe de nos échanges a été le lancement aujourd’hui d’un partenariat franco-japonais dans l’Indopacifique. J’avais évoqué à Delhi en mars 2018 puis à Sydney en mai 2018 et nous avons beaucoup travaillé ensemble avec le premier ministre ABE sur ce point. C’est en quelque sorte permettre à toute cette région indopacifique de développer des synergies propres, des coopérations sans hégémonie et pour respecter la liberté de souveraineté de chacun de ses composants, de chacune de ses composantes. La France est une puissance de l’Indopacifique.

 

Par nos territoires ultramarins – Réunion, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Polynésie française, terres australes et antarctiques françaises et plusieurs autres – nous sommes présents dans la région, nous avons 8000 soldats, nous sommes la deuxième marine à être présente dans la région et donc nous souhaitons développer notre coopération.

 

Et nous avons la volonté d’avoir plusieurs feuilles de route : d’abord une feuille de route en matière de sécurité maritime, la France a annoncé sur ce sujet ses propositions au mois d’avril, la ministre de la défense ayant présenté sa stratégie indopacifique déclinant les annonces ; mais également un agenda en termes d’infrastructures que nous devons développer dans toute la région, infrastructures maritimes de câbles sous-marins, de technologies de communication ; et puis un agenda également de lutte pour la biodiversité et contre le réchauffement climatique.

 

C’est ce dialogue, principalement autour de ces trois axes sans exclusivité du reste, que nous souhaitons développer de manière inclusive et donc très étroite avec nos partenaires australiens, indiens et toutes celles et ceux qui voudront se joindre. Et un dialogue maritime global franco-japonais tiendra sa première session le 20 septembre prochain à Nouméa afin d’identifier les premiers projets concrets même si nous avons déjà lancé plusieurs initiatives et que nous complétons en ce moment même ces dernières.

 

Feuille de route bilatérale

 

Le troisième et dernier sujet de nos échanges a porté sur la feuille de route bilatérale.

 

Nous avons en effet conclu une feuille de route qui va permettre de structurer sur les 5 années à venir la relation bilatérale entre nos deux pays, relation qui est déjà extrêmement vivace : la France est le deuxième investisseur européen au Japon, et le Japon le premier investisseur asiatique en France, et l’accord de partenariat économique entre l’Union européenne et le Japon entré en vigueur le 1er février dernier développe encore davantage cette dynamique d’échange et nous permet dans beaucoup de secteurs – je pense en particulier à l’agro-alimentaire – d’améliorer encore nos résultats et nous veillerons à ce que cela se poursuive dans les prochains mois.

 

Nous souhaitons d’abord développer encore davantage nos coopérations industrielles, les diversifier, consolider celles qui existent et en matière automobile comme en matière de nucléaire civil nous tenons aux grandes coopérations qui sont les nôtres. Et il y a dans la vie des affaires, des vicissitudes, mais il y a le respect que nous devons à nos travailleurs japonais et français et il y a la solidité de l’amitié que nous nous portons et c’est à l’aune de ces deux piliers – le respect pour nos travailleurs qui sont dans les usines et la force de notre amitié qui a permis de bâtir ces partenariats – que nous serons les garants de la bonne coopération : bonne coopération au sein de l’alliance entre Renault et Nissan qui doit se consolider, qui pour gagner la bataille du véhicule autonome comme du véhicule électrique doit sortir plus forte ; bataille aussi que nous voulons mener ensemble en matière de nucléaire civil.

 

Saison culturelle française au Japon en 2021

 

Il y a beaucoup d’événements sportifs et culturels entrecroisés qui vont renforcer notre compréhension réciproque et nos ambitions croisées : la saison culturelle “Japonismes” a été un succès éclatant en 2018 qui a permis à beaucoup de nos concitoyens de mieux comprendre la culture japonaise et ce que nous lui devons ; nous préparons une saison culturelle française en 2021 où nous coopérons très étroitement ; le Mondial de rugby commencera à l’automne au Japon lequel sera dans son édition de 2023 accueilli par la France avec là aussi des partenariats que nous sommes en train de nouer ; et c’est le Japon qui accueillera les Jeux Olympiques de 2020 que la France aura à accueillir en 2024.

 

L’entrelacement de tous ces événements rend encore plus significative cette feuille de route et montre la force de l’ambition linguistique commune que nous portons mais aussi de faire davantage sur le plan culturel, sur le plan sportif en vue de ces années. C’est une nouvelle génération qu’on va former à des cultures communes, des sportifs à des performances communes et des artistes qui vont ainsi mieux se connaître. C’est aussi pour ça que j’ai beaucoup tenu pour ce déplacement à être accompagné de plusieurs artistes et métiers d’art parce que je pense que c’est un élément qui est au cœur de notre relation et c’est ce que nous ferons pleinement vivre demain à Kyoto.

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