Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.
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Et si Élisabeth Borne avait gagné ? Et si Emmanuel Macron, l’ex-président « jupitérien » qui décide de tout ou presque, était désormais prisonnier de celle que l’opposition continue de considérer comme une cheffe de gouvernement « par défaut » ?
J’écris ces lignes juste avant de prendre quelques vacances (Républick reviendra à la mi-août), et juste après avoir regardé l’intervention télévisée du chef de l’État français, depuis la Nouvelle-Calédonie. Mon sentiment ? Le locataire de l’Élysée a perdu la bataille de l’agenda politique. Il n’imprime plus. Il commente. Il réagit. Il distribue les bons points, comme il l’a fait depuis Nouméa pour le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Il fait découvrir la France lointaine à ses compatriotes et rêve d’une présence mondialisée de la République en Asie. Mais concrètement, qui négocie et qui gouverne ?
Cette Première ministre a l’énorme avantage d’être tenace, dure à la tâche, et parfaitement à l’aise avec cette haute administration qui gouverne la France sans partage puisqu’elle en est un pur produit. Et après ? Quel projet de société, entre le discours libéral-individualiste du président de 2017, l’éloge de l’autorité de juillet 2023, et la gestion technocratique du pays, façon Élisabeth Borne ? Vous avez déjà répondu. Seul compte le calendrier. L’attelage Macron-Borne est aujourd’hui avant tout une machine politique à gagner du temps (et seulement ça).
Bonne lecture, et vive les vacances !
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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Ben oui parce que Mme Borne a la confiance de la représentation nationale ; c’est donc à elle qu’appartient la réalité du pouvoir. Les commentateurs persistent à raisonner comme au bon vieux temps du général de Gaulle, de Pompidou et de Mitterrand. Évidemment ils ne peuvent pas comprendre le monde moderne.
Nous attendons une analyse plus approfondie du spectre psychologique de l'”attelage” qu’envoûte les médias même suisses lorsque vous serez revenu de votre escapade estivale au fort de Brégançon. En espérant que, en digne héritier du Maître zurichois, vous aurez élucidé le rôle de l'”autre” femme (ou figure féminine) dans le mystère trinitaire. L’enfant-dieu fouetté, morigéné par ses deux figures matriarcales et porté au pinacle par les mêmes… conduisent l’enfant divinisé à l’autoritarisme aux dérives et aux excès verbaux. “Ordre, Ordre, Ordre” fulmina t-il comme un Moïse devant la mer rouge aux foules exotiques et à bonne distance du théâtre du désastre comme pour se persuader lui-même tant le désordre obscurcit son cerveau et 400 de nos cités… Toujours impatient et ravi de vous lire…