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La malédiction des « 100 jours » a encore frappé. Car depuis le discours d’Élisabeth Borne, le 26 avril, sur le retour à marche forcée de l’apaisement dans ce pays chahuté par la bataille sociale des retraites, rien ne s’est passé comme prévu. Pas besoin de donner plus de détails. Les images des émeutes de banlieue, entre le 27 juin et le 1er juillet, parlent d’elles-mêmes. Le couvercle de la « cocotte-minute » républicaine a de nouveau brutalement sauté.
Il faut dire que le vœu était sans doute trop pieux, trop hors-sol, bien trop bureaucratique, pour espérer produire des résultats. La marche d’une société vers la réconciliation et l’unité ne se dicte pas dans un bureau de l’Hôtel Matignon. Elle a besoin d’un cap, d’un horizon, et d’une volonté commune d’avancer ensemble. Or l’on voit mal, aujourd’hui, se dessiner dans l’immédiat cette voie de l’apaisement. Comme pour le retour de Napoléon de l’ile d’Elbe, en mars 1815, le chemin des « cent jours » bute sur le mur implacable des réalités.
Ces « 100 jours » n’ont pas apaisé la France. Et alors ? Ce n’est pas surprenant. C’est au contraire de temps, de réalisme, de lucidité, de pragmatisme et d’autorité crédible et légitime dont le pays a besoin pour tenir face à cette dangereuse convergence des colères. Il faut, pour y parvenir, bien plus que trois mois. Emmanuel Macron a encore devant lui presque quatre ans. Tel est le bon calendrier. Un pays apaisé en 2027 ? Ce chantier-là mérite d’être engagé. Dès maintenant.
Bonne lecture, sans oublier Waterloo !
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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Le mur des réalités a depuis longtemps fait l’objet d’études, de constats, de rapports, de mémoires, de thèses, etc. Le recrutement de “spécialistes” en sociologie et sciences politiques n’a jamais été aussi important dans les universités et autres centres de recherches depuis une vingtaine d’années. La réalité est parfaitement décrite et connue, ce sont les “responsables” politiques qui, pour des raisons électoralistes et de compétition politique, sont dans la “mauvaise foi” et le deni ou le “en même temps” et l’absence de décision ou, pire, l’injonction contradictoire. Ou comment alimenter et déchaîner la violence et dans ses multiples virtualités…