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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, droite française, bientôt la retraite ?

Date de publication : 28/02/2023
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manif retraite

 

Chaque mardi, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, nous livre sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner. Ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

En voici l’éditorial. L’intégralité disponible sur www.blick.ch/fr
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Je me demande si le moment n’est pas venu de préparer une play-list pour la suite du débat parlementaire français sur le projet de réforme des retraites. Avouez qu’en réécoutant les députés de gauche entonner le 14 février à l’Assemblée «On est là, On est là» – l’hymne des «gilets jaunes» – et ceux de droite leur répondre par «La Marseillaise», l’idée de pousser la chansonnette pour faire oublier les batailles d’amendements et l’affligeant chahut parlementaire pourrait avoir du bon.

 

Tiens : pourquoi les sénateurs n’entonneraient-ils pas, avant d’entamer à leur tour cette semaine la lecture du texte, ce refrain de Gilbert Bécaud, bien éloigné des appels à abandonner le travail au plus vite qui scanderont à nouveau la journée de blocage social attendue le 7 mars? « Ah la la, c’est long, la retraite / Ah la la, c’est long ! / Ça te rend gaga, la retraite / La retraite, c’est con / Ça te rend grognon, la retraite / Ça te rend bougon / Ça te fait tout vieux, la retraite ! »

 

Je me demande surtout si la droite française, celle qui se prétend encore bourgeoise, héritière du gaullisme et (un peu) libérale, va trouver cette fois le bon refrain et le bon rythme. On le sait : tout repose peu ou prou sur elle. C’est au Sénat, cette Chambre haute supposée capable de débattre dans le calme, que les conservateurs et les centristes (majoritaires) devraient pouvoir venir à la rescousse d’un gouvernement désespérément en quête d’alliés. Un bon débat sénatorial pour venir à bout des vingt articles du projet de loi (les députés n’en ont examiné que trois, sans aller jusqu’à celui prévoyant le report de l’âge de départ à 64 ans au lieu de 62), et la Première ministre, Élisabeth Borne, pourra espérer recoller les morceaux à l’Assemblée, où tout devra être bouclé d’ici au 26 mars. Comment les 62 députés de droite pourraient-ils en effet refuser de voter pour une réforme que leurs collègues du Sénat, réputés fins gourmets, leur auront mitonnée aux petits oignons ?

 

L’enjeu est au fond simple pour la droite française : soit démontrer, grâce aux sénateurs, qu’elle existe encore et qu’elle n’a pas oublié sa raison d’être, au service de l’économie et des entreprises ; soit se préparer pour une longue retraite, que le Rassemblement national de Marine Le Pen rêve de lui imposer de force en lui piquant ses électeurs avec son discours social et populiste.

 

J’ironisai récemment dans cette même newsletter sur le « druide » Eric Ciotti, chef des députés Les Républicains en mal de bonne potion magique. Au Palais du Luxembourg, le président du Sénat, Gérard Larcher, est, à partir de cette semaine, «l’Abraracourcix» de la droite.

 

Pourvu, pour Emmanuel Macron, qu’il ne chute pas de son bouclier.

 

Bonne lecture, entre musette et gamelle!
(Et pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

2 Commentaires

  1. La bourgeoisie n’est en rien l’héritière du gaullisme; elle est pour Vichy, les Anglais et les Américains ; le gaullisme n’existerait pas sans l’alliance avec la France soviétique (1944), le coup d’État du 13 mai (1958), ni sans la “victoire de M. Mitterrand” (1981). La droite française n’a rien à démontrer car justement elle n’existe plus. Le RN, héritier du “Mouvement Poujade” de 1956 n’a aucun titre à la représenter. La question est de savoir si la rue emportera le régime; c’est plausible, car dans notre vie politique, il y a un principe fondamental qui est celui de “l’intangibilité des avantages acquis”; or la retraite est un avantage acquis ; en s’attaquant à un avantage acquis pour répondre aux “recommandations” de “Bruxelles”, le pouvoir commet la même erreur que Chirac en 1995. Dans ce cas, il semble bien que Le président du Sénat, 2e personnage de l’État, soit l’ultime recours.

  2. Et pourquoi pas, suivant l’exemple helvète, une “votation”, en français un referendum ? “Êtes vous favorable au relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans ?” Comme le vote, en France, est déterminé, dans ce type d’élection par la personne qui pose la question ( motion de censure populaire instaurée par la pratique constitutionnelle) est-il permis d’espérer à l’instar du dernier résultat suisse (septembre 2022) que nous pourrions avoir 50,5 % de …OUI.

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