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On peut dire ce qu’on veut d’Emmanuel Macron. Sa disruption politique n’a accouché de rien, ou presque. Sa dissolution surprise de l’Assemblée, le 9 juin 2024, s’est transformée en Bérézina pour le pouvoir exécutif. La liste est longue de ses échecs, tous imputables ou presque à la même faute méthodologique : un (assez) bon diagnostic, mais pas de médicaments disponibles et aucune envie, de la part du président de la République, de prendre soin du patient français.
On peut dire ce qu’on veut, oui… Mais le moment est peut-être venu d’ouvrir une parenthèse. Macron l’Européen est de retour. Face à Trump. Convaincu que la France, avec sa dissuasion nucléaire et son antiaméricanisme épidermique en bandoulière, peut faire souffler sur le continent un esprit de résistance, au lieu de « l’esprit de défaite » qu’il dénonce souvent.
C’est encore très virtuel ? Pas faux. Cela peut déboucher sur de sérieuses déconvenues ? Juste. Reste que sur ce terrain européen, qu’il a toujours assumé depuis son élection de 2017, Emmanuel Macron a des cartes en main. Surtout s’il réussit, comme il vient de le faire avec son sommet sur la défense à Paris lundi, à marginaliser ceux qui, comme le Hongrois Viktor Orban, ne pensent qu’à ménager Vladimir Poutine et à courtiser Trump. En vue de futures rétributions…
Vous vous souvenez de « l’Hymne à la joie » qui résonnait, le 7 mai 2017, dans la cour carrée du Louvre ? Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée en européen. Donald Trump lui donne l’occasion de reconvoquer l’orchestre. En espérant que ce ne soit pas sur le pont du Titanic.
Bonne lecture avec Beethoven. Mais gare aux icebergs !
(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)
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Avoir les cartes en main surtout en marginalisant une partie des européens ? On ne croit pas si bien dire selon les plans du maître du Kremlin qui en rêve. Un pari que les membres tétanisés des spectres attablés tentent de conjurer ? Il n’y a pas que le Hongrois. Le maître du Kremlin rêve d’y adjoindre ses collègues de l’ancien pacte de Varsovie. Un scénario qui pourrait, extrémité catastrophique pour l’Europe, être adoubé par l’alter « ego » américain. Un « reset » et revenir à 1997 et à la déclaration de Munich ! Un « Munich » qui bégaye comme les vieux microsillons en 1938. Autour de la table funéraire, l’un d’entre eux rêve secrètement de revenir aux temps du pétrole bon marché et du rétablissement de « nord-stream », des Mercedes exportées et d’une attirance inconsciente pour le grand frère de l’est. Certes il convive qui se trouve à la droite de Jupiter aura sans doute disparu aux termes des élections du 23 février. Mais derrière le probable impétrant se dissimile un autre rêve proliférant. Celui « incarné » par une autre « Alice » qui porte le ressentiment d’au moins un cinquième de la population allemande et davantage dans les territoires de l’Est. Une occasion de plus pour Poutine de s’enivrer au Champagne mélangé de Vodka. Il ne lui reste plus qu’à approfondir l’entaille… Avec l' »accord », »objectif » de l’homme à la coiffure peroxydée ? Si telle va la pente, Zelensky n’a qu’à bien se tenir ou alors exit… Et pendant cela le « Bon » Xi se frotte les mains et les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud se réunissent et déplorent, pris dans les phares du temps accéléré comme, il y a quelques jours à l’Élysée.Macron va t-il renverser le cours des choses demain à Washington ? Sans doute promettre que la contribution européenne à l’OTAN va augmenter et que nous achèterons nos matériels militaires aux américains… Il nous reste plus qu’à compter sur les exhortations célestes du bon pape François qui, mais espérons le plus tard possible, aura rejoint le père éternel et l’aura convaincu de donner une direction plus paisible au cours des choses et des temps.