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Vous vous souvenez de l’expression «un pognon de dingue», lancée par Emmanuel Macron dans une conversation avec ses collaborateurs ? La phrase avait été dûment fuitée par l’Élysée le 12 juin 2018, pour signifier l’escalade des dépenses sociales dans une France corsetée par son État-providence aux poches percées.
Eh bien, l’heure est venue du retour de bâton. À neuf petites voix près, la Première ministre Élisabeth Borne a survécu à la censure des députés, ce lundi 20 mars en fin d’après-midi. L’épilogue d’un ras-le-bol. Trop de chaos parlementaire. Trop de manœuvres pour faire entrer aux forceps cette réforme des retraites dans un projet de loi budgétaire rectificatif. Trop d’approximations. Oui, Emmanuel Macron est comme ce pognon public qui, selon lui, coule à flots sans effet. Aujourd’hui le dos au mur, il est un président «de dingue» dont les mots, les engagements, les décisions ne percutent plus.
J’aurais préféré ne pas écrire ces lignes. Mais, de facto, le déraillement menace. Emmanuel Macron, six ans après sa première élection, ressemble trop peu aux Français. Il ne s’en est pas rapproché. Il leur a parlé (beaucoup). Il les a rencontrés (souvent). Il a pris des claques (une fois). Il n’a cessé de dire que les destins de la France et de l’Union européenne sont liés (tout le temps). Mais son autorité s’est dégradée. L’irrespect croissant envers la fonction présidentielle dévore les réseaux sociaux. L’ex-candidat qui promettait de «transformer» la France est, pour beaucoup, un président de «dingue» qui mouline avec de moins en moins d’effets sur le pays.
Cette «dinguerie» ne signifie pas que rien n’a été fait depuis 2017. Ni que Macron est fini. Ses opposants sont divisés. L’extrême-droite est en embuscade, mais encore loin d’être capable d’emporter une majorité de sièges de députés. La «dinguerie» signifie juste que ce système est à bout de souffle. Le Macronisme est mort parce qu’il est resté un corps étranger à la France.
C’est cette «dinguerie», riche d’espoirs puis de désillusions, que la bataille sociale des retraites vient de censurer. Bien plus qu’à neuf voix près.
Bonne lecture, avec les dingues et les paumés!
(Et pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
Un grand merci chers lecteurs pour vos rermarques directes et percutantes. Un mot sur la Suisse: le débat est ouvert. Aucun problème ! Je ne crois pas avoir comparé la macronie au NASDP, ce qui serait stupide et scandaleux. Mais s’il s’agit d’entendre des critiques sur la Suisse, à vous de jouer, je suis à votre écoute ! Continuez de nous lire !
Quand vous pensez non seulement à la France mais même à l’Europe pour y “plaquer” les analyses de D .Guerin ( la macronie c’est, selon vous le NSDAP ou les FASCI), incluez vous la suisse … le grand capital et ses banques etc … Qu’en pense Monsieur Werly ? Merci d’avance pour votre analyse … et surtout rassurez nous …
La macronie un corps étranger à la France… : j’aime assez cette phrase qui me parait bien refléter la distance entre un peuple face à ses nombreux problèmes quotidiens et un président reflétant la brutalité de la finance : je ne peux m’empêcher, quand on cite la situation en France (et même celle de l’Europe) de penser à cet ouvrage clairvoyant, paru en 1936 et écrit par Daniel Guérin, “FASCISME ET GRAND CAPITAL.
Merci d’avoir écrit ces lignes.