Un bon indicateur vient de paraitre sur la place de la Francophonie dans le monde et en Asie du sud-est, alors que la journée de la francophonie a été célébrée le 20 mars. Le rapport international sur la langue française, publié par l’Organisation internationale de la francophonie et les éditions Gallimard, permet en effet de se faire une idée plus juste de la place de la langue de Molière en Extrême Orient. Extraits et observations sur la Thaïlande.
21 000 élèves sont scolarisés en français en Asie et en Océanie, au sein de 48 établissements scolaires.
Ce chiffre est trompeur car il inclut les territoires d’outre-mer de Nouvelle Calédonie et de Polynésie.
Il inclut aussi les enseignements bilingues proposés en Australie et au Laos.
Point noir: l’Asie est la région du monde où l’apprentissage du français est le moins dynamique (3% des effectifs à l’échelle mondiale, en décroissance de 34% plus une baisse de 9% des candidats à l’examen DELF de français langue étrangère).
L’apprentissage du français est surtout maintenu grâce aux pays membres de la Francophonie (Cambodge, Laos ou Vietnam) mais aussi en raison d’importants effectifs d’apprenants dans des pays fortement peuplés tels que la Chine, l’Inde ou le Japon, ainsi que d’un potentiel en Corée du sud, membre observateur de la francophonie depuis 2016.
Ce statut d’observateur est aussi celui de la Thaïlande, suspendue en revanche de l’OIF depuis le coup d’Etat militaire de 2014.
La région Asie-Océanie constitue en revanche l’une des principales zone d’origine des étudiants internationaux en France, hors Union européenne.
Nous reproduisons ici, sur la Thaïlande, un article d’Arnaud Dubus sur la place du Français dans le Royaume:
Si l’on regarde les chiffres officiels thaïlandais, le français est en troisième position parmi les langues étrangères en Thaïlande après l’anglais et le mandarin, avec environ 500.000 locuteurs qui maîtrisent plus ou moins bien l’idiome de Montaigne.
Mais, le français a pâti d’une réforme du système éducatif thaïlandais au cours des années 2000.
Jusqu’alors, les élèves du secondaire qui voulaient apprendre une deuxième langue étrangère en sus de l’anglais devaient choisir le français.
La réforme a ouvert l’éventail des choix à une gamme beaucoup plus large de langues, y compris au mandarin et au japonais.
Environ 50.000 Thaïlandais apprennent le français
Après une chute des « apprenants » de français dans le secondaire, le nombre de ceux-ci est revenu récemment au niveau d’avant la réforme, c’est-à-dire à environ 40.000.
Si l’on ajoute les apprenants dans les universités et les Alliances françaises, on arrive à un total d’un peu plus de 50.000.
Quant au nombre de lecteurs de français dans les universités, il se situe à au moins à une soixantaine de personnes tout type de contrats confondus.
L’accord de février 2013 a lancé un programme nommé « Enseigner le français » qui consiste à envoyer en Thaïlande des étudiants français en mastère de français langue étrangère pendant deux mois dans des écoles secondaires thaïlandaises, avec pour but d’une part de développer les compétences orales des élèves (traditionnellement un point faible de l’enseignement des langues en Thaïlande) et, d’autre part, de permettre des échanges de points de vue et d’expériences entre ces jeunes français et les professeurs thaïlandais de français.
Un effort modeste si on le compare à l’investissement massif fait par la Chine pour le développement du mandarin en Thaïlande, l’un des pays du monde où il y a le plus d’Instituts Confucius (équivalent des Alliances françaises).
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Arnaud Dubus / Initialement publié sur le site Info Asie
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