L’Association des Nations de l’Asie du Sud Est (ASEAN) a, de longue date, inscrit 2020 sur son calendrier comme une année marquante sur le plan de son intégration économique. C’est normalement cette année, sous la présidence du Vietnam entamée le 4 novembre au sommet de Bangkok (à la suite de la Thaïlande) que doit être confirmé le partenariat économique régional entre les dix pays membres de l’organisation – Indonésie, Malaisie, Birmanie, Thaïlande, Singapour, Philippines, Brunei, Cambodge, Laos, Vietnam – considéré comme le premier pas sérieux vers un futur marché unique de l’Asie du sud-est. Le prochain sommet de l’ASEAN, en avril, donnera des éléments de réponse importants.
Que penser de l’ASEAN en 2020 ?
Depuis des décennies et surtout depuis que l’intégration économique a été mise à son agenda en 1991 lors d’un sommet historique à Singapour, l’Association des nations de l’Asie du sud-est peine à démontrer sa capacité à unir ses dix pays membres sur le plan économique. Le modèle européen, un temps prisé, a été abandonné car il est, vu d’Asie du sud est, beaucoup trop synonyme de souveraineté politique partagée.
Difficile aussi, pour l’ASEAN, d’exister en ces temps d’influence chinoise massive, tant Pékin a intérêt à soigner ses relations bilatérales avec ses principaux alliés dans la région, quitte a en affaiblir l’organisation basée à Jakarta (Indonésie).
En cette période de voeux propice aux souhaits en tout genre, espérons toutefois que l’ASEAN va pouvoir surmonter ces obstacles. Il en va de l’intérêt des investisseurs internationaux – européens compris – qui ont besoin d’un marché unique davantage intégré. Il en va aussi de la croissance des pays concernés, qui pourrons ainsi trouver matière à diminuer leur dépendance commerciale et à intensifier leurs échanges. Il en va, enfin, de la stabilité régionale, clé de la prospérité même si, en arrière plan, la question de la mer de Chine et des îles disputées – avec leurs réserves d’hydrocarbures offshore – ne peut pas disparaitre d’un coup de baguette magique.
Souhaitons donc que 2020 soit l’année de l’ASEAN. En cette période d’instabilité accrue et de fortes tensions au moyen orient, l’Asie du sud est a tout à gagner à demeurer une zone de stabilité et de confiance.