Gavroche réitère toujours son enracinement dans la région depuis trente ans. Notre souci commun, au sein de notre rédaction, est de toujours prendre en compte les sensibilités locales. Il ne s’agit donc pas, dans cet éditorial, de se comporter en observateur occidental, pris dans l’engrenage d’un quelconque « wokisme », au nom de la défense des minorités.

La vérité est que l’ancien premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, milliardaire le plus puissant du pays, a bel et bien proféré des jugements racistes lors d’un rassemblement politique, au cours duquel il a déploré que les femmes thaïlandaises ont aujourd’hui du mal à devenir des top-modèles bien qu’elles soient plus belles que les Africaines.

Que Thaksin Shinawatra, père de l’actuelle première ministre, soit prêt à soutenir financièrement les futures « Miss Thaïlande » pour les compétitions internationales est son affaire. Qu’il se moque des Africaines en les attaquant sur leur physique, parlant à leur propos de « noires au nez épaté qui décrochent des rôles de mannequins qui leur rapportent des millions de bahts », est juste déplorable. Car cela prouve, outre l’attaque détestable sur les différences physiques, l’ignorance crasse du parrain de l’actuel gouvernement sur les différents types de femmes africaines, sur la diversité des physiques sur le continent noir, et sur le respect que méritent toutes les femmes, quelle que soit leur couleur de peau.

Le racisme n’a pas sa place dans le débat public d’un pays émergent et ouvert comme la Thaïlande. Thaksin Shinawatra, investisseur international, ne s’est pas grandi en défendant de cette manière la beauté des Thaïlandaises. Celles-ci, depuis toujours, n’ont pas besoin de ce type de jugement pour conquérir les cœurs, les podiums et le respect. Tant mieux !

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