La gêne des médias occidentaux depuis le coup d’État militaire en Birmanie est palpable. Ainsi donc, revoici Aung San Suu kyi, prix Nobel de la paix 1991, dans le rôle d’égérie démocratique arrêtée par les militaires. Sa popularité est intacte. Les birmans descendent dans la rue pour elle. Celle que les occidentaux voulaient mettre presque au ban de la communauté internationale en raison de ses compromissions sur la tragédie des Rohingyas est de nouveau le symbole de la liberté pour son peuple.
Il faut défendre Aung San Suu Kyi et son parti, la Ligne Nationale pour la démocratie. Il ne s’agit pas d’oublier le nationalisme religieux dont celle ci a fait preuve, fermant les yeux sur les exactions de l’armée Birmane. Il ne s’agit pas non plus d’oublier ses ambiguïtés passées et sa tendance à vouloir (trop) coopérer avec l’armée birmane.
Il s’agit d’être réaliste. cette femme de fer est aimée de son peuple. La Ligue Nationale pour la démocratie a remporté une écrasante victoire aux législatives du 8 novembre 2020. Il s’agit de choisir entre les fusils et les urnes.
Aung San Suu Kyi demeure un symbole
Ayons le courage de le reconnaitre et de le dire. Les Birmans louent son courage. Les généraux se retrouvent pris au piège de sa popularité. La tragédie des Rohingyas est une cause juste. Les persécutions dont ils sont les victimes doivent cesser. Mais le centre de gravité politique a changé: pour l’heure, et même si l’on peut le regretter vu son âge et son manque d’héritiers politiques désignés, l’avenir démocratique de la Birmanie passe toujours par Daw Aung San Suu Kyi.