Revoici donc le général Prabowo Subianto, 70 ans, en lice pour la prochaine élection présidentielle indonésienne qui aura lieu en février 2024. Certes, beaucoup de choses peuvent se passer d’ici ce scrutin pour lequel le populaire président sortant de l’archipel, Joko Widodo, ne pourra pas se représenter, ayant achevé son second et dernier mandat.

Rien de surprenant donc à ce que les futures présidentiables se préparent. Sauf que le général Prabowo n’est pas n’importe quel candidat. battu à deux reprises par «Jokowi», cet ancien chef des forces spéciales indonésiennes, ex gendre du dictateur Suharto et aujourd’hui ministre de la défense, n’a guère d’éléments sur son CV pour inspirer une confiance démocratique.

L’année à venir sera dès lors cruciale. Le risque est en effet grand que Prabowo, lié dans le passé à de nombreuses forces obscures de l’archipel, transforme la présidence en une fonction au profit de quelques uns. A-t-il changé ? La société indonésienne a-t-elle aujourd’hui suffisamment de gardes-fous pour se protéger d’éventuelles dérives autoritaires, soutenues par les milieux fondamentalistes musulmans ? Pour l’heure, un avertissement s’impose. L’Indonésie, géant régional, mérite mieux qu’un retour aux démons du passé.