La disparition de l’activiste thaïlandais Wanchalearm Satsaksit, enlevé à Phnom Penh (Cambodge) le 4 juin dernier n’est malheureusement pas une surprise. La manière forte, disparitions et assassinats d’opposants inclus, a toujours rythmé la vie politique en Thaïlande, dont la réputation touristique de «pays du sourire» n’est évidemment qu’une vitrine. L’ex royaume de Siam a sa part d’ombre, du sommet de l’État aux tréfonds de la société. C’est une réalité. Au moment où une indispensable (et bienvenue) relance du tourisme se profile pour ce pays d’Asie du sud est aux mille qualités, notre devoir est de ne pas l’oublier.
Deux «écoles» ont toujours coexisté dans la communauté expatriée en Thaïlande en général, et au sein de la communauté française en particulier. D’un coté, les partisans d’une neutralité bienveillante, pour lesquels les zone grises, voire carrément obscures, de la politique siamoise ne sont pas l’affaire des étrangers «invités» dans le royaume, et exigent de fermer les yeux. De l’autre, les observateurs engagés, persuadés que le silence n’est jamais la solution.
Gavroche, portail d’information résolu à raconter avec empathie et affection toutes les facettes du pays du sourire et de ses voisins, entend pour sa part garder les yeux ouverts. Si l’opposant et activiste thaïlandais Wanchalearm Satsaksit devait ne pas réapparaitre, sans qu’aucune enquête digne de ce nom ne soit menée au Cambodge et en Thaïlande sur sa disparition en plein jour et en plein centre de la capitale cambodgienne, une nouvelle ombre de sang sera portée sur ces deux pays et sur ceux qui le dirigent. En avoir conscience, y compris pour les autorités françaises et européennes confrontées à d’importants enjeux économiques bilatéraux, est une impérative obligation.