La justice est souveraine et ses décisions ne doivent pas être commentées. A Gavroche, nous avons donc choisi de ne pas mettre en doute la décision de la Cour constitutionnelle Thaïlandaise d’interdire le parti de l’avenir, espoir de l’opposition depuis les législatives de mars 2019. Voilà donc cette prometteuse formation condamnée à périr et ses dirigeants privés de toute possibilité de se présenter de nouveau, pendant dix ans, à un mandat électif. Ce jugement très politique porte, de fait, un coup d’arrêt au retour de la démocratie parlementaire digne de ce nom dans le royaume. On ne peut que le regretter.
La Thaïlande tourne en rond. Voilà la réalité révélée par le jugement de la cour constitutionnelle Thaïlandaise qui, le 21 février dernier, a décidé de dissoudre le parti de l’avenir (Future Forward Party). On savait le système thaïlandais bloqué, grippé, incapable de se réconcilier avec un fonctionnement démocratique digne de ce nom. La preuve en a de nouveau été apportée.
La question désormais est simple: ce statu quo dominé par les militaires et surveillé de prés par la monarchie peut-il durer ? La réponse est triste: oui. Les forces conservatrices, à la tête du pays depuis le coup d’état de mai 2014, ont les moyens de verrouiller le royaume malgré la contestation de la jeunesse qui croyait aux urnes.
Nous voilà donc devant un bras de fer bien connu dans l’histoire contemporaine de la Thaïlande. D’un coté les casernes. De l’autre l’ombre du palais. Et au milieu, des classes moyennes urbaines à leur tour flouées, puisque le parti de l’avenir était un peu l’expression de leur volonté de réforme. Le retour de la Thaïlande vers le futur présente tous les dangers de l’immobilisme. Le Royaume est figé, tétanisé. Jusqu’au prochain séisme….