On n’a pas tous les jours l’occasion de rencontrer un homme qui, dans l’histoire, a fait la différence. Un résistant devenu président de la République, dans le respect des règles démocratiques. José Ramos-Horta, 74 ans, prix Nobel de la Paix 1996 aux côtés de l’ancien évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, était à Paris ces jours-ci, à l’invitation de la Fondation « Leaders pour la paix ». L’animateur de cette fondation, l’ancien premier ministre Jean Pierre Raffarin, connait bien l’Asie. Il est souvent cité pour ses liens étroits avec la Chine. Convier José Ramos Horta dans la capitale française avait donc un double sens. D’abord rendre hommage à ce dirigeant qui, lors de son discours parisien, a rappelé ses années de quasi-misère, lorsqu’il sillonnait le monde à la recherche de soutiens pour son pays, ex colonie portugaise occupée alors par l’Indonésie. Ensuite, témoigner d’un exemple démocratique en Extrême-Orient, même si le Timor Leste, avec ses 1,2 million d’habitants, n’est pas un acteur de premier plan. Ce pays attend d’ailleurs aux postes de l’ASEAN, l’organisation régionale qui devrait logiquement l’intégrer.
Coopération avec la France
Ramos-Horta a aussi parlé affaires et coopération avec la France dans les colonnes du Monde, après avoir rencontré Emmanuel Macron. « Les entreprises françaises sont déjà présentes au Timor : Bolloré a construit notre port et Alcatel va développer les câbles Internet reliant l’Australie et le pays. Nous souhaitons aussi créer cinq hôtels de luxe, Sofitel ou Accor sont très présents en Asie, alors pourquoi pas au Timor ? » a-t-il évoqué. Bien joué de la part de la France. Ramos-Horta est francophone. Gavroche était présent lors de son discours à la fondation « Leaders pour la Paix » . Il fut, jadis, un habitué du restaurant Indonésie de la rue de Vaugirard à Paris, bien connu des activistes. Sa présence en France incarnait une fierté démocratique. On ne peut que s’en réjouir.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.