Il est facile de douter. A l’heure où la France est publiquement sommée de dégager dans certains pays d’Afrique, une réflexion sur la puissance s’impose. Qu’est ce, aujourd’hui, que la puissance de la France à l’étranger ? D’où vient l’essentiel de son rayonnement et de sa crédibilité ? La réponse naturelle et immédiate, vu d’Asie, est de parler du rôle joué par les entreprises et par l’économie. Là où le drapeau tricolore est présent, des marques comme Airbus ou LVMH rayonnent. On pense aussi à l’art de vivre à la française, à la gastronomie ou au tourisme, particulièrement mis en avant en ces temps de Coupe du monde de Rugby, avec les belles images de la fanzone, place de la Concorde à Paris.
A Gavroche, nous avons une autre certitude : le rayonnement de la France à l’étranger est aussi celui de ses associations, de ses centaines de milliers de bénévoles qui, partout dans le monde et particulièrement ici, en Asie du Sud-Est, montrent à leurs pays-hôte le visage de la générosité, de la créativité et de l’entraide. Voilà pourquoi Gavroche ouvre toujours volontiers ses colonnes aux associations des Français de l’étranger. Voilà pourquoi nous publions des nouvelles de ces clubs, groupes, associations qui se battent sur le terrain pour montrer que les Français, réputés individualistes, savent aussi être unis et mobilisés pour des causes. La force de la France qui gagne est aussi associative. Et ici, en Thaïlande et dans les pays du sourire, elle peut s’appuyer sur un porte-parole : Gavroche, la plate-forme de tous les Français qui se battent et se mobilisent pour le bien commun.
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La question de la puissance a cessé de se poser depuis longtemps : “We are witnessing the collapse and evaporation of France as a great power in almost every part of the world” (Alan Dulles, head of the CIA, le 15 mars 1954, le jour ou le Vietminh a mis hors d’usage la piste de Dien Bien Phu). Ah oui, me direz-vous, mais il y a eu le général de Gaulle et “la France a retrouve son indépendance et sa puissance” (Conférence de presse à l’Élysée, le 27 novembre 1967). Hélas, en 1968, vint Cohn-Bendit et le Mouvement du 22 mars… Et le général de Gaulle s’en est allé, mais Cohn-Bendit est toujours là, au propre et au figuré. Sur l’Afrique, la question est simple : la France fait la guerre à la Russie en Ukraine ; en réponse la Russie fait la guerre à la France en Afrique ; c’est de bonne guerre et c’est facile ; après l’Algérie “meilleure amie de la Russie”, qui dispose d’une force militaire respectable, la Russie s’installe en Afrique avec l’aide de l’Algérie, qui, justement d’ailleurs, est limitrophe du Niger et du Mali. Le rayonnement de la France à l’étranger date de Louis XIV, qui a fonde la “Société des Missions Étrangères”, qui existe toujours ; d’ailleurs Gavroche en parle quelquefois. Il existe à Bangkok un Collège de l’Assomption et un Hôpital Saint Louis, qui a donné son nom à une station de métro (imprononçable en thaï).
Pour le reste, il n’y a aucun doute possible. La France n’est pas libre de sa politique; sa politique lui est dictee par son histoire et sa geographie, par la nature et par sa culture; la France est une nation europeenne, occidentale et atlantique. Si elle renonce a ses racines, elle perd son objet et alors sa dissolution est de droit. C’est ce a quoi nous avons assiste dans la 2e moitie du XXe siecle. La CIA s’en est apercue en 1954; la Russie ne fait que le confirmer ces temps-ci.