Poser cette question, au regard des difficultés économiques de l’Europe, peut sembler incongru. Regardez bien, toutefois, les principaux indicateurs économiques thaïlandais : le pays, certes, se maintient dans le peloton des économies asiatiques dynamiques, mais il patine. Les grands travaux d’infrastructures, notamment ferroviaires, tardent à devenir opérationnels. Le tourisme est à la peine, devant la concurrence d’autres destinations de retour au premier plan, comme les Philippines. L’industrie automobile, chahutée par les voitures électriques, lorgne vers le Vietnam comme base de production régionale. Les différentes lois destinées à attirer dans le royaume des talents numériques internationaux n’ont pas porté leurs fruits. Les « digital nomads » si souvent cités lors de la pandémie de Covid 19 semblent avoir disparu sous les cocotiers de leurs iles préférées…
L’on comprend, dans ces conditions, pourquoi le premier ministre Sretha Thavisin, richissime entrepreneur immobilier, multiplie les annonces et les offres aux investisseurs étrangers. L’ex patron du groupe Sansiri veut remettre la Thaïlande sur la carte des destinations prometteuses pour les multinationales. Problème : la main d’œuvre locale continue d’avoir un sérieux problème de qualification, et l’argent investi par les grands groupes thaïlandais dans des projets faramineux, comme Bangkok One, manque ailleurs pour fertiliser l’économie de demain. Le pays du sourire garde ses atouts comme destination de vacances et comme centre régional préféré par les expatriés. L’on ne voit en revanche toujours pas poindre la Thaïlande de demain. Le sourire thaïlandais est éternel. Tant mieux. Mais sur le plan économique, il vieillit et commence même à avoir quelques rides.
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Sans doute, mais la Thaïlande, comme le reste du monde, doit faire face aux conséquences économiques de l’affrontement actuel entre l’OTAN et la Russie; et, traditionnellement, elle a une politique d’orthodoxie financière et économique.
C’est cette politique qui a fait son succès, et aujourd’hui son prestige politique ; déjà le grand Brezinski, le reconnait dans son célèbre ouvrage “le Grand Échiquier ” ; La Thaïlande apparait bien comme la véritable “puissance d’équilibre” de “l’indo-pacfique”; elle a toujours su maintenir l’équilibre entre la France et l’Angleterre au temps du loup français et de l’agneau siamois, en présence – déjà – de la Russie, et, aujourd’hui, entre la Chine et l’occident (l’Union Européenne…) qu’il serai plus judicieux d’appeler “royaume barbare anglo-saxon”