Ce lundi 1er février, l’armée – la Tatmadaw – a déposé le pouvoir civil d’Aung San Suu Kyi et s’est emparée de tous les pouvoirs, exécutif, judiciaire et législatif pour une durée annoncée d’un an. Cette nouvelle est affligeante et inquiétante. Elle démontre combien l’enracinement des mouvements démocratiques demeure fragile dans cette partie du monde. Et ce, alors que la pandémie est loin d’être surmontée.
Le fait que l’armée Birmane se soit sentie suffisamment forte pour s’en prendre de nouveau à Aung San Suu Kyi montre que les généraux n’ont pas peur de la communauté internationale, et qu’ils considéraient l’état d’urgence sanitaire comme la parfaite opportunité pour intervenir.
Mais quel que soit le résultat de cette nouvelle irruption militaire dans la vie politique, les faits sont têtus: l’avenir n’appartient pas à une armée protégée par son «tuteur» chinois.
La confiance dont le peuple birman a fait preuve en accordant de nouveau la majorité des suffrages au parti d’Aung san Suu Kyi prouve que les électeurs ne sont pas dupes.
Les uniformes sont les fantômes de l’histoire, lorsqu’ils entendent contrôler le pouvoir.
Ce qui se passe en Birmanie est un indicateur inquiétant qui doit, dans toute la région, alimenter la plus grande vigilance démocratique.