Une évidence saute aux yeux en matière de politique américaine. Plus que jamais, l’Asie est dans le collimateur de Washington. Joe Biden, qui vient de retirer sa candidature à un nouveau mandat, était sans doute le dernier « dinosaure » à croire, outre-atlantique, à la nécessité d’une Amérique présente en Europe, et garante de la sécurité du continent. Son adversaire Donald Trump, fidèle à son approche transactionnelle en tout, croit pour sa part aux revenus sonnants et trébuchants du complexe militaro industriel. Si les Européens paient, tant mieux : ils seront protégés. S’ils ne paient pas, ce sera à leurs risques et périls. De toute façon, Trump l’a promis : quelques coups de téléphone passés depuis le bureau ovale, une fois de retour à la Maison-Blanche, suffiront à ramener la paix sur les principaux théâtres de guerre, de l’Ukraine au Moyen-Orient.
Pourquoi l’Asie ? Parce que la Chine, évidemment. Mais aussi parce que les États-Unis savent compter. L’Europe vieillit. Son revenu moyen baisse. Sa capacité à encaisser les chocs sociétaux engendrés par la mutation écologique, son économie reste à prouver. L’Union européenne est, par ailleurs, une construction qui doit sans cesse panser ses plaies. Les États-Unis ont pour leurs partenaires européens le respect dû à un frère, ou à une sœur ainée. Mais c’est en Asie que l’Amérique du nord voit son avenir.
Le basculement sera encore plus évident si Kamala Harris, d’origine indienne par sa mère, devenait la candidate du parti démocrate et était élue. L’affaire serait alors entendue. L’histoire est un éternel recommencement. Cinquante presque après leur départ chaotique de Saïgon, le 30 avril 1975, les Etats-Unis savent que leur avenir se joue de nouveau en Extrême Orient.
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Bonjour,
La dernière phrase de votre éditorial « Près de cinquante ans après leur départ chaotique de Saïgon le 30 avril 1975, les États-Unis savent que leur avenir se joue une fois de plus en Extrême-Orient » montre à quel point la poignée de main de Nixon avec Chu In Lai le 21/02/1972 fut une bévue historique au pays de l’Oncle SAM, dont le cerveau n’était autre que le grand traître maléfique du Sud Vietnam, Henri Kissinger, qui avant sa mort n’avait toujours pas reconnu ses torts.
Nous avons souvent entendu dire que la politique étrangère des États-Unis est toujours proactive et prépare des décennies à l’avance.
On peut désormais douter de cette politique américaine qui ne voit que le bout de son nez.
Le gouvernement communiste vietnamien n’en est pas dupe, négligeant royalement les traités et envahit le Sud Vietnam de plein fouet le 30 avril 1975.
L’abandon du Sud Vietnam en 1975 fut une erreur d’une extrême gravité de la part des États-Unis, dont les conséquences perdurent à ce jour.
Les États-Unis sont en train de payer très cher leur poignée fatale de main avec la Chine le 21 février 1972, mais ni Nixon ni Kissinger ne sont plus là pour être jugés.
Bien cordialement
Si les Américains pensent que leur avenir se joue en Extrême-Orient, il se trompent. L’Extrême-Orient appartient à la Chine, sans discussion possible. Truman l’avait compris, qui avait refuse de soutenir Chang Kai Tchek face a Mao en 1948, ainsi que Eisenhower à Dien Bien Phu, alors que l’intervention de la Chine au Vietnam, pays souverain, était de plein droit un casus belli.
Les choses ont change lorsque les Etats-Unis se sont érigés en une théocratie messianique chargée par l’Éternel d’assurer le règne de la culture du contrat et de l’économie de marché. C’est ce qui explique la 2e guerre d’Indochine qui commence avec le faux incident de la baie du Tonkin. Le désormais célèbre colonel américain MacGregor révèle que certains Américains avaient compris et dit que c’était une erreur, de telle sorte que c’est avec le plus parfait cynisme que les Américains se sont lances dans l’aventure. On connait la suite : L’offensive du Tet et mai 68, aux Etats-Unis et en Europe, la dévaluation du dollar en 1971 ; le choc pétrolier d’octobre 1973 ; et a terme la crise de l’écologie…
Il es clair que cette politique trouve sa conclusion en Ukraine; non plus qu’a la Chine, on ne parle pas a la legere a la Russie; pour les Etas-Unis, c’est l’heure de verite. La Chine a d’ailleurs parfaitement assimile la civilisation occidentale, et la meilleure pianiste du monde est une chinoise…
Les Etats-Unis ne sont une grande puissance que grace a une puissancce materielle demesuree; ils sont en train de la perdre; lorsqu’ils l’auront compris, ils se retourneront inevitablement vers l’occident, c’est-a-dire la France et l’Angleterre, ou ils ont leurs racines. Tout Americain cultive, et il y en a, le comprend. L’avenir est a l’OTAN…
Pas de souci, la Chine est la quintessence de l’occident, l’occident au carré, la maitrise du piano en est la preuve… Donc vive l’extension de l’occident n’en déplaise aux thuriféraires du sud global… et vive l’OTAN par dessus le… “marché”… ou la Chine comme régénérateur des valeurs américaines qu’elle à perdues (“culture du contrat et de l’économie de marché fusionnées dans une théocratie messianique chargée par l’Éternel”) ou… détruites… ou l’occident comme terme de l’histoire, Fukuyama…