La libéralisation du cannabis médical en Thaïlande, officiellement entrée en vigueur le 9 juin, a de quoi faire sourire. Ainsi donc, le pays qui condamnait jusque-là sans pitié les trafiquants de drogue, se retrouve à ouvrir la voie à leur progressive légalisation. Le contraste doit être noté. Le revirement thaïlandais ressemble à un demi-tour complet. Le cannabis, désormais officialisé, est assuré de prospérer au pays du sourire où l’encadrement sanitaire et légal laisse souvent à désirer.
Cette révolution doit toutefois aussi faire réfléchir. Elle démontre, pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, l’extraordinaire pragmatisme des Thaïlandais et leur capacité à changer radicalement de politique. Ce n’est pas une leçon. C’est une évidence. La Thaïlande, qui regarde du coté de la Californie pour cette légalisation du cannabis médical, se voit pionnière dans un domaine qui a de l’avenir. Soit. La question maintenant est sociétale: l’utilisation du cannabis médical est-elle, comme l’affirment ses promoteurs, une révolution qui va bénéficier à la population et à son bien-être. Ou s’agit-il, dans ce secteur très rémunérateur des stupéfiants, d’une manœuvre pour étendre le marché des consommateurs légaux ? Et quid des autres produits stupéfiants en circulation ?
Il faut regarder cette révolution thaïlandaise objectivement. L’aventure du cannabis médical légal ne fait que commencer. La Thaïlande se profile comme un laboratoire asiatique. Dans tous les sens du terme. Et avec tous les risques qui y sont associés.