Nombreux, parmi les lecteurs de Gavroche, sont ceux qui jugent inapproprié pour notre rédaction de formuler un jugement sur la politique thaïlandaise, et sur l’état de la démocratie dans ce royaume qui se targue d’être un pays émergent et moderne, puisqu’il a déposé récemment une demande d’adhésion à l’OCDE. A tous, cet éditorial répond avec sérénité : un éditorial est une opinion. Il n’a pas pour but de juger. Il a aussi pour but d’éclairer, de faire mieux comprendre, et de dire ce qui, à l’intérieur du pays, ne peut pas toujours l’être.
Notre opinion sur la dissolution du parti Move Forward prononcée le 7 août par la Cour Constitutionnelle, afin de protéger la monarchie, tient en quelques mots : cette décision ne pourra pas faire taire le débat qui existe partout, et à tous les niveaux de la société thaïlandaise, sur la monarchie, ses attributs et ses pouvoirs. La preuve : à peine la dissolution du « Move Forward Party » (après celle du « Future Forward party ») avait-elle été prononcée qu’une nouvelle formation est née : le parti du peuple. Un parti qui compte encore prés de 140 élus, et qu’il sera impossible d’écarter des débats.
Oui, ce débat existe. Et les plus hautes autorités du royaume le savent.
Quiconque connait des personnalités politiques thaïlandaises, et des grands patrons de ce pays, sait que les jeunes générations votent largement pour le « Move Forward Party», surtout dans les grandes villes. Alors ? La réponse tient au calendrier. La réforme interviendra, mais il faudra du temps et de la patience. C’est ainsi. Frustrant pour ceux qui s’engagent dans le combat politique. Mais finalement réconfortant, au regard de ce qui se passe dans la région.
Les dirigeants du Move Forward Party, il faut le noter, n’ont pas été arrêtés. ils ne sont pas inquiétés. Pas emprisonnés. Et les activistes anti-royalistes qui, eux, sont sous les verrous, continuent d’être visités par les organisations qui les soutiennent. Le système thaïlandais écarte sans éliminer. La seule ombre à ce tableau a été, récemment, la mort en prison d’une jeune activiste gréviste de la faim. Tous ces faits, Gavroche les relate avec le plus d’objectivité possible.
Oui, le parti du peuple jouera un rôle à l’avenir. Sous ce nom ou sous un autre. La démocratie thaïlandaise est à demi-cuite. Mais elle vit. Et cela, personne n’en doute.
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Pour mieux comprendre vos analyses pourriez vous, puisque certains des journalistes de gavroche parlent thaïlandais, communiquer au lecteur de Gavroche le contenu de la décision de la cour constitutionnelle à partir de laquelle vous portez votre jugement. Vous devez l’avoir lue et étudiée j’imagine. Merci d’avance.
Je ne conteste pas vos analyses et jugements, toute analyse est légitime, mais nous aimerions avoir des éléments plus objectifs pour avoir une opinion plus circonstanciée. C’est peut-être pour cela que nombreux parmi les lecteurs de Gavroche se sentent incommodés. Vous le reconnaissez et éprouvez le besoin de la mentionner. Mais vous ne semblez pas vous interroger sur les raisons. Alors enquêtez. Au delà d’appréciations différentes voire divergentes sur l’analyse de la situation plus ou moins déterminées par des biais politiques surtout hexagonaux, certains peuvent considérer que les analyses de votre journal les mettent en insécurité et le regard qui peut-être porté sur les ressortissants français. Ce n’est pas un appel à l’auto-censure mais à la prudence. C’est la raison de ma question. Si l’on ne réside pas dans le pays on ne craint rien mis à part l’existence du journal lui-même.
Cher ami lecteur. Vous nous conviez à lire attentivement la décision de justice thaïlandaise. Nous imaginons que vous l’avez fait. Vous aurez donc constaté que l’essentiel des arguments revient toujours sur le même point : protéger la monarchie. Il ne s’agit pas, contrairement à ce que vous pensez, d’un jugement étayé. En clair : c’est une décision politique justifiée par la loi. Mais vous, qu’en pensez vous : donnez nous votre opinion que nous publierons volontiers au lieu de systématiquement affirmer que nous n’avons pas pris connaissance du jugement. Nous sommes à votre écoute.
Un éditorial a pour but de faire mieux comprendre certes mais l’opinion de celui qui l’émet, rien de plus selon moi. Il est totalement subjectif et c’est son intérêt, donc limité. Il donne la coloration plus ou moins dominante du journal. Pour mieux apprécier les éditos de Gavroche sur la situation politique thaïlandaise, il serait utile de savoir si les rédacteurs d’édito résident en permanence en Thaïlande et parlent la langue. Voir d’ailleurs permettrait de dire ce qui ne peut l’être selon l’édito, mais permettrait-il de voir ? La Thaïlande vue d’ailleurs à certes un intérêt mais, vue d’ailleurs. Vue de Genève c’est une autre Thaïlande…
Cher lecteur
Il se trouve que notre équipe est basée en Thaïlande, et qu’une partie de nos journalistes en parlent la langue et sont thaïlandais. Mais pour être plus clair : cela change quoi selon vous ? Votre appréciation serait bienvenue. Nous sommes, comme toujours, à votre écoute. La rédaction