L’heure est grave sur les marchés de matières premières agricoles. L’appel que les pays Africains ont lancé ces dernières semaines doit être entendu : impossible pour eux d’accepter que les sanctions économiques déployées par l’occident contre la Russie engendrent des émeutes de la faim dans les rues de leurs capitales et de leurs grandes villes. Pas question donc, pour ces pays tributaire des importations et non autosuffisants sur le plan alimentaire, d’accepter sur les récoltes de blé ukrainiennes et Russes restent dans les ports à cause de la guerre déclenchée par Vladimir Poutine.

L’Inde et l’Indonésie ont entonné le même refrain lors du sommet du G7 en Allemagne : ne demandez pas à des estomacs vides de prendre parti contre la Russie. D’autant que celle ci est aussi, pour bon nombre de ces gouvernements, pourvoyeuse d’armes et d’appui sur le plan sécuritaire…

L’heure est grave mais un rapide tour d’horizon des marchés agro alimentaires asiatiques est rassurant. La production de riz sera bonne en 2022. Son cours mondial n’a pas flambé. Il faut dès lors avoir cela en tête. La course à l’alimentation ne rime pas seulement avec le blé et autres céréales européennes. Ce que dit le marché du riz et ses grands exportateurs, comme le Cambodge ou la Thaïlande, peut nous permettre d’espérer un dénouement moins préoccupant que prévu de cette année, sur le front de l’alimentation. Mais attention: ce remède à la crise alimentaire mondiale n’est que passager. La prochaine saison des pluies décidera de la suite. L’urgence géopolitique mondiale reste de trouver une issue à la guerre en Ukraine. Avant qu’elle ne déstabilise la planète entière.