On vous résume la situation : les électeurs thaïlandais ont accordé la victoire, en mai dernier, au parti Move Forward dont la plate-forme électorale ambitionnait de réformer le royaume et de s’en prendre au délit de lèse majesté. La logique parlementaire voulait que cette formation constitue un gouvernement. Mais il n’en a pas été ainsi. Son ex allié, le parti Pheu Thai, a préféré pactiser avec les forces politiques conservatrices et militaristes du pays. Le gouvernement dirigé par Srettha Thavisin se présente devant le parlement cette semaine, les 11 et 12 septembre.

Le changement le plus important, toutefois, n’est pas dans cette volte face politique et dans l’entrée en fonction de l’exécutif. L’élément qui bouleverse tout est le retour à Bangkok de l’ancien premier ministre et milliardaire Thaksin Shinawatra dont la sortie de l’hôpital pénitentiaire où il est retenu serait une question de jours. Voilà le duel politique essentiel. Move Forward, ou l’atout de la jeunesse et des réformes sociétales. Thaksin, ou le mythe de la richesse pour tous appuyé par un refrain national-populiste sur les valeurs du royaume.

Qui va l’emporter ? Pour l’heure, l’ex exilé Thaksin et son clan ont l’avantage. Mais la victoire du candidat de Move Forward à l’élection partielle de Rayong ce dimanche 10 septembre montre que le duel ne fait que commencer. La vraie bataille politique se jouera entre le milliardaire et les (jeunes) réformateurs. Lesquels, soutenu par leur électorat des classes moyennes et supérieures urbaines, n’ont pas dit leur dernier mot.

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