La première ministre Thaïlandaise a passé, ce lundi 16 décembre, le cap des quatre mois au pouvoir. Jusque-là, difficile d’évaluer son bilan. Pas simple, non plus, de lui prédire un avenir dans un pays toujours sous la surveillance de l’armée. Reste que, pour le moment, le royaume est calme. Le nouveau « Parti du peuple » tente d’incarner une opposition déterminée, mais constructive. Le père de la cheffe du gouvernement, Thaksin Shinawatra, se tient en retrait même s’il préférerait sans doute intervenir davantage. Ces quatre mois ont un peu fait office de test. L’important est maintenant de savoir ce que cet attelage gouvernemental peut produire en 2025.
Quatre mois, et après ? Paetongtarn Shinawatra n’est paradoxalement pas la mieux placée pour répondre à cette question. En Thaïlande, le destin des cabinets ministériels ne se joue pas seulement au Parlement, ou dans la rue. Ce qui nous manque pour comprendre les changements en cours est donc la partie la moins transparente du pouvoir. La première ministre inspire-t-elle, ou non, confiance au sommet de l’État ? Et quid de sa crédibilité auprès des grandes et influentes familles qui constituent l’épine dorsale de l’économie thaïlandaise ?
La force de la Thaïlande est de toujours nous surprendre. Pour le moment, la fille du magnat Thaksin Shinawatra démontre qu’elle tient la rampe, et qu’elle peut durer. Mais ses alliés, comme ses adversaires, ont-ils intérêt à voir cette troisième expérience Shinawatra (après le patriarche démis par un coup d’État militaire en 2006, et Yinluck, la sœur aujourd’hui en exil) être couronnée de succès ?
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