Les circonstances du massacre survenu dans le nord-est de la Thaïlande ont largement été décrites, y compris dans les colonnes de Gavroche. Le tueur était un policier récemment révoqué pour consommation de stupéfiants. Il disposait d’une arme à feu. Il a choisi, après son acte désespéré, de tuer sa famille et d’emporter les secrets de sa dérive meurtrière avec lui.
Difficile en revanche de ne pas exiger davantage d’explications de la police royale thaïlandaise. L’institution est de longue date minée par une corruption problématique, souvent alimentée par le trafic de drogue et, depuis des décennies, par le trafic d’amphétamines. Il suffit d’ouvrir un journal ou de cliquer sur un site web pour tomber sur une quantité d’affaires impliquant des forces de l’ordre et des «dealers», avec à chaque fois une triste impression de flou entre les deux.
Cette tuerie doit bien sûr faire réfléchir sur la circulation des armes à feu dans le royaume. Elle doit aussi relancer le débat sur les conditions de salaire, de discipline et de probité des policiers thaïlandais. La police Royale doit protéger la population. Il lui faut aujourd’hui accepter d’apporter toutes les explications sur l’arrière plan de cette tragédie. L’homme qui a tiré avait porté l’uniforme jusqu’à une date récente. Ce fait indiscutable ne doit pas être occulté. Police et amphétamines: les deux mots, lorsqu’ils se retrouvent mêlés, sont l’arrière plan de trop nombreuses dérives.