Il faut se rendre à l’évidence: même les destinations touristiques les plus fréquentées commencent à douter de l’avenir de leur modèle. C’est le cas à Bali, où de plus en plus de voix s’élèvent pour revoir la politique économique de l’île. Phuket pourrait suivre. Il ne faut pas se leurrer: la manne touristique ne sera plus, demain, comparable à celle d’hier. Les exploitants étrangers d’hôtels, de restaurants ou de compagnies spécialisées dans l’accueil des voyageurs le savent. L’heure est venue de penser l’après Covid autrement…
Cette réflexion pourrait bien sûr disparaitre comme elle est venue si un vaccin apparait, et si le niveau de contaminations baisse drastiquement.
Mais le mal est fait et la blessure est profonde. L’idée du voyage sans frontières et sans limites ne correspond plus au gout du jour.
Il ne s’agit pas de rêver d’un autre «monde d’après». Il s’agit d’être lucide. Les européens seront ils, demain, à nouveau bienvenus, eux qui exigent souvent de voyager libres, avec le minimum de contraintes ? La blessure de la pandémie sera difficile à cicatriser en Asie du Sud-Est.
Avec ce constat: plus les petits souffrent et doivent fermer leurs portes, plus les grands groupes hôteliers et touristiques se réjouissent car ils pourront, eux, survivre à la tempête du coronavirus.
Dans le tourisme aussi, la Covid-19 est une épidémie terriblement inégalitaire.
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