Comment souhaiter à nos lecteurs un « Sawasdee Pimai » retentissant, pour le nouvel an Thaï, ce jeudi 13 avril, sans regarder du coté des urnes et de la campagne électorale en cours ? Les Thaïlandais voteront le 14 mai pour renouveler leurs députés. Ils pourront ainsi décider, ou non, d’imposer une alternative politique dans le royaume, même si tous les familiers du pays savent qu’une partie du pouvoir restera dans d’autres mains : celles de l’armée royale, défenseur de la monarchie.
Ce Nouvel an thaï 2023 n’est donc pas tout à fait comme les autres.
D’abord parce qu’il va de nouveau se dérouler sans limitations, à priori du moins, vu que la pandémie de Covid 19 appartient au passé. Ensuite parce que l’enjeu du prochain scrutin n’est pas mince. Il s’agit, ni plus ni moins, de tester la capacité des militaires à accepter l’autonomie du pouvoir exécutif qui résulterait d’une éventuelle victoire de l’opposition. A Dubaï, dans son exil, nul doute que l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra attend lui aussi beaucoup de ces fêtes de « Songkran ». Elles pourraient en effet précéder son retour, surtout si sa fille accède à la tête du pays à l’issue du vote.
Tout cela n’est que spéculations. Mais il faut se féliciter du débat en cours. Malgré les limitations imposées par le crime de lèse-majesté et le quadrillage du pays réel par l’armée, la Thaïlande offre le visage d’un pays où l’espace politique existe, où le débat fonctionne, où le questionnement des politiques publiques est possible. Une fiction que cette campagne ? Non. Elle a lieu « à la thaïlandaise ». Logique. Gavroche, enraciné dans le pays depuis 1994, va donc garder les yeux ouverts. Pour vous et à vos côtés !
Gare aux éclaboussures du Nouvel an ! Sawasdee Pimai !