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GAVROCHE HEBDO – MEILLEURS VOEUX ! Cinq défis en 2020 pour la France et l’Asie du sud-est

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 03/01/2020
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Il faut faire un choix et ce n’est jamais facile. Trier, au milieu des vœux et des embrassades de fin d’année, parmi les défis que la France et les pays d’Asie du sud-est devront affronter durant cette nouvelle année, s’est révélé une tâche particulièrement ardue. Mais dans le ruisseau où il lui arrive de trébucher, Gavroche a médité. Quelles sont les questions incontournables pour les douze mois à venir, vu de Paris, de Bangkok, de Phnom Penh, de Hanoï ou de Singapour ? Nous avons fait le choix de la prospective. Gavroche a 25 ans. L’âge de toutes les ambitions, mais aussi l’âge de vérité. Notre sélection vous est bien sûr soumise. Complétez-là. Meilleurs vœux pour 2020 car c’est de vous, amis lecteurs, que dépend l’aventure éditoriale de Gavroche entamée en 1994.

 

Cinq défis pour 2020. Cinq questions incontournables pour la France et pour les pays d’Asie du sud-est. Vous êtes d’accord ? Pas d’accord ? Acceptez d’abord nos vœux de succès, de bonheur et de prospérité. Et ruez vous sur les claviers de vos ordinateurs ou de vos téléphones portables: nous attendons vos propres suggestions.

 

– Pour Emmanuel Macron, le défi du rassemblement

 

Réformer est une chose. Transformer la France est, vu de l’étranger, une ambition louable et justifiée. Mais à quel prix et dans quelles conditions ? Dès le 7 janvier, une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites est à l’agenda. Une concertation avec les partenaires sociaux est ensuite agendée pour le 9 janvier. En arrière-plan, la question est simple: plus le passage en force devient l’option privilégiée, plus le risque d’une lourde facture politique se dessine. Choisir de ne pas apaiser les colères est risqué, surtout dans un pays comme la France prompt aux éruptions sociales. Souhaitons, pour ce pays que les asiatiques envient pour la qualité de ses produits, pour son industrie du luxe et pour son patrimoine, une année de rassemblement, même s’il doit être tumultueux. 2020, année d’une volonté collective retrouvée dans cette république éprise par-dessus tout d’égalité ?

 

– Pour la Thaïlande, le défi de la diversité

 

Le mot n’est peut être pas le mieux choisi. Mais il dit l’impératif qui nous semble aujourd’hui s’imposer en Thaïlande: respecter la diversité. Diversité des opinions, dans une société irriguée par la liberté des réseaux sociaux. Diversité des générations, dans un royaume où un grand nombre de jeunes électeurs ont opté pour les candidats du «Future Forward Party». Diversité des paysages urbains, dans un pays tenté de tout sacrifier à la spéculation immobilière comme le prouvent certains projets qui défigurent le centre de Bangkok. Diversité des commerces, dans une capitale où la traque aux vendeurs de rue pour les remplacer par des «malls climatisés» n’est guère pardonnable. Diversité de la presse, à une époque où le pouvoir toujours surveillé par les militaires s’appuient sur la justice pour faire taire les journalistes trop curieux ou trop turbulents. L’unité est la devise du royaume, incarnée par son monarque, le roi Rama X. Elle demeure la priorité. Mais la diversité, reflet de la réalité de la société, ne doit pas être étouffée.

 

– Pour l’ASEAN, le défi chinois

 

Nos articles sur le sujet sont nombreux. Les analystes occidentaux scrutent chaque étape du projet des «Routes de la Soie» et chaque escale du fameux «collier de perles», ce tissu d’infrastructures chinoises en Asie du sud-est. À juste titre, car c’est une camisole que la Chine est en train d’installer dans la région. Un carcan qui, comme le montre l’exemple du Cambodge, pourrait demain être militarisé par Pékin. Ne nions pas les faits: la Chine et son énorme classe moyenne d’environ 300 millions d’habitants constitue, pour ses voisins, un incontournable et prolifique géant. Mais à quel prix ? N’oublions jamais que l’histoire de cette région est aussi jalonnée d’émeutes violentes anti-chinoises…

 

– Pour les investisseurs, le défi de la stabilité

 

L’exemple du baht thaïlandais est révélateur. Son appréciation au cours de l’année 2019, déplorée par de nombreux résidents français, est avant tout le fruit de la stabilité économique du royaume, malgré la baisse de son taux de croissance liée aux convulsions commerciales mondiales. Gardez en tête ce terme: la stabilité, sur une planète de plus en plus volatile et explosive, demeure la clef. Les pays coffre-forts ont la cote, tout comme l’or. Les destinations refuges, moins taxées que la moyenne et plus stables, ont de beaux jours devant elles. Or l’Asie du sud-est est solide. Ses fondamentaux économiques sont bons. Sa classe moyenne continue de croître. A l’autre bout du monde, les nuages en revanche pèsent toujours dans le ciel européen. A l’heure de Donald Trump, Xi Jinping, Vladimir Poutine et des taux d’intérêts négatifs, le mot d’ordre des investisseurs demeure: où se trouve le bon abri pour protéger mon épargne ?

 

– Pour l’Asie du sud-est, les trois défis du Vietnam, de la Birmanie et de l’Indonésie

 

Il ne s’agit pas de pronostics. Mais essayons ensemble de réfléchir aux enjeux de 2020 pour la région. Trois pays viennent en tête. Voici pourquoi.

 

. Le Vietnam doit prendre garde à la surchauffe. Le boom économique, alimenté par les investissements étrangers, demeure à l’ordre du jour. Mais les blessures sociales sont réelles et le ressentiment anti-chinois est fort. Les autorités vietnamiennes poursuivent leur numéro d’équilibriste. Attention: 2020 pourrait s’avérer une année propice aux accès de fièvre.

 

. La Birmanie doit trouver une issue acceptable à la crise des Rohingyas. L’image internationale du pays en a pâti, celle d’Aung San Suu Kyi aussi. 2020 sera sans doute une année électorale. Le bras de fer entre l’armée et l’ex opposante, devenue cheffe du gouvernement, va se poursuivre. Cette tragédie humanitaire pèse comme un fardeau sur la normalisation de ce potentiel dragon économique aux si riches ressources naturelles. Et les européens doivent y prendre leur part en dialoguant avec les autorités birmanes.

 

. L’Indonésie sera, en 2020, à la croisée des chemins après la réélection en 2019 du président Joko Widodo. Cet immense archipel demeure tenaillé par les séparatismes et par l’islamisme radical. Le choix très javanais de «Jokowi» a consisté à enrôler son principal rival, le général Prabowo, devenu ministre de la Défense. Mais qui garde la main ? Comment concilier fermeté et poursuite des réformes dans un climat démocratique pacifié, sans fermer les yeux sur l’exploitation abusive des ressources naturelles par quelques clans d’oligarques ?

 

A tous, une très bonne année 2020 ! Gavroche vous adresse ses meilleurs vœux ! Santé, bonheur et prospérité !

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