Et les félicitations du jury pour l’article économique le plus lu de 2019 vont….à notre chroniqueur économique et financier Bernard Festy. En septembre 2018, soit voici dix huit mois, celui qui fut autrefois président de la chambre de commerce franco-thaïlandaise nous expliquait pourquoi investir dans le baht était une bonne idée. La suite des événements lui a donné raison. Lire Gavroche, c’est aussi être averti des tendances sur le marché immobilier, à la bourse et en matière de taux de change. Nous ne sommes pas des experts. Nos erreurs sont fréquentes. mais rien ne remplace le flair d’un banquier avisé. Bravo Bernard !

Nous reproduisons ici une chronique de septembre 2018

La monnaie thaïlandaise a continué de s’apprécier en 2018 alors que, dans la région, la roupie indonésienne et le peso Philippin poursuivent leur dépréciation. La raison: l’afflux des investisseurs et la stabilité politico-économique du pays.

Ceux qui espèrent une baisse du taux de change du baht thaïlandais par rapport à l’euro devront encore attendre. Alors que plusieurs devises des pays émergents – comme le peso argentin et la livre turque, mais aussi les roupies indienne et indonésienne ou le péso philippin – ont nettement perdu de la valeur ces derniers mois, le baht ne parait pas menacé. Plusieurs rapports le donnent stable, autour de 38 bahts pour un euro d’ici la fin 2018, malgré l’annonce d’élections en 2019 et les possibles convulsions liées au desserrement de l’étreinte des militaires sur le pays.

42,8 bahts pour un euro en 1999

Rappelons qu’en janvier 1999, à l’introduction de l’euro, le taux de change était de 42,8 bahts pour 1 euro. Un redressement rapide, après avoir dévalué de plus de 40 % au plus fort de la crise financière asiatique.

Les raisons de la solidité du baht tiennent aux perspectives favorables pour la seconde économie d’Asie du sud-est. Selon le Fond Monétaire International, le Produit intérieur brut par thaïlandais devrait atteindre 6 745$ en 2018 et 7 194$ en 2019. L’endettement de l’État fléchirait à 39,6% du PIB en 2018 et 38,9% en 2019. Le taux de croissance économique était de 3,7% en 2017, il devrait être de 3,5% en 2018 et 3,4% en 2019. Le secteur du tourisme est toujours porteur avec un objectif crédible de 40 millions de visiteurs en 2019.

Rappelons qu’au plus fort de la crise asiatique en 1997, l’endettement public du pays était de 100% du PIB. Il s’élevait à 64,5% en 1990.

Ces bons résultats monétaires s’expliquent essentiellement par l’arrivée massive de capitaux sur la bourse de Bangkok (13 milliards de dollars en 2016) et par les acquisitions immobilières d’épargnants étrangers alléchés par les rendements proposés et la fiscalité avantageuse pour les propriétaires.

Attention toutefois: ces résultats ne sont pas gravés pour toujours dans le marbre financier. Le risque de volatilité demeure important et la saturation du marché de l’immobilier demeure une menace sur la bonne santé de ce secteur décisif.

Bernard Festy