GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Donald Trump, une bonne nouvelle pour l’Asie du Sud-Est
Plusieurs lecteurs nous ont reproché d’avoir consacré notre dernier éditorial à Kamala Harris et à la possible « Kamalamania » qui aurait sans doute gagné le continent indien si la candidate démocrate avait été élue le 5 novembre. Ce procès d’intention est tendancieux et regrettable : à aucun moment, Gavroche n’a pris position. Il semblait évident que la personnalité de Kamala Harris, d’origine indienne par sa mère, aurait suscité d’importantes réactions en Asie, si elle avait été élue. Nous avons donc estimé logique de cibler cet aspect dans notre éditorial.
Le résultat est connu : c’est Donald Trump qui reviendra à la Maison Blanche. Loin de nous l’idée de minimiser l’importance, la légitimité et la signification de cette élection pour l’Asie du Sud-Est. Essayons SVP, chers lecteurs, de ne pas systématiquement prêter à Gavroche de mauvaises intentions. Nous regardons les faits. Et nous les relatons. Alors que dire ? Une chose simple : l’Asie du Sud-Est a beaucoup à gagner durant le second mandat de Donald Trump. D’abord parce que le président élu connait plusieurs pays de la région, notamment les Philippines où il a investi dans le passé. Ensuite parce qu’il a besoin d’alliés dans sa confrontation économique avec la Chine. Enfin parce qu’il cherche des clients pour le secteur militaro industriel américain. Or les pays de l’ASEAN s’arment et paient cash…
Cette bonne nouvelle mérite une nuance. Il est très probable que les États-Unis de Donald Trump se soucieront beaucoup moins d’aider les associations et les activistes qui, partout à travers la région, se battent pour la défense des libertés et de la démocratie. Trump veut des «deals», des accords commerciaux qui rapportent à son pays, des alliances sonnantes et trébuchantes. Le reste ? Il a toujours dit ouvertement qu’il n’y accorde guère d’importance.
Gavroche n’est pas un média de premier plan. Nous ne prétendons pas avoir le moindre impact politique en Thaïlande et dans la région ou nous plaidons toujours pour une juste compréhension des enjeux et pour le respect des lois et cultures locales. Reste que cette préoccupation sur le recul des libertés est justifiée. Plus les États-Unis fermeront les yeux sur les abus en tout genre, plus ils donneront une forme de feu vert aux abuseurs et aux autocrates. L’évoquer, c’est déjà s’en inquiéter.