GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Et si les Australiens avaient fait le bon choix pour leurs sous-marins ?
Allons-nous, en matière de défense, confondre intérêts stratégiques et contrats commerciaux ? Il faut l’admettre, même si cela fait mal à notre fibre patriotique: si la décision australienne de renoncer aux douze sous marins français est un incontestable «coup dans le dos» commercial, ses arguments militaires sont solides.
Dès lors qu’elle compte adopter une position plus offensive vis à vis de la Chine, la grande île du Pacifique a besoin d’alliés solides et seuls les États-Unis peuvent, dans cette zone, faire la différence.
Évitons donc de mêler notre sentiment national bafoué et notre drapeau tricolore brandi à chaque nouvelle exportation d’armement: la France, puissance moyenne, jouait peut être avec ce contrat australien dans une division trop supérieure à ses capacités. Le reconnaitre n’est en rien une trahison. C’est la force des faits.
S’offusquer, pas s’étonner
L’autre réalité est celle des territoires français d’outre mer en Asie Pacifique. leur protection exige d’avoir, là aussi, des alliés solides et l’on voit mal comment cela pourrait se faire sans recourir au parapluie maritime américain.
Gavroche n’est vraiment pas militariste, mais ayons le courage de le reconnaitre: l’Australie a compris que ses besoins stratégiques la portaient davantage vers les États-Unis, cet allié crucial depuis les années tragiques de la guerre du Pacifique contre le Japon. L’on peut s’en offusquer. Mais certainement pas s’en étonner.