GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : A Genève, une chance pour la Thaïlande
Le système multilatéral des Nations unies est aujourd’hui mis à mal. Beaucoup affirment même qu’il n’est plus opérationnel, foulé aux pieds par l’implacable logique des puissances, et miné par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.
Cette réalité est malheureusement juste. L’ONU va mal, très mal. Mais à Gavroche, nous continuons de croire qu’une bonne et longue négociation vaut toujours mieux qu’une guerre, ou que des menaces. C’est pour cette raison qu’envers et contre tout, nous publions les tribunes très informées de notre ami Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande qui enseigna longtemps les affaires internationales à l’université de l’Assomption, à Bangkok. Oui, l’ONU mérite d’être défendue. Et il arrive que son enceinte permette des progrès réels, qui profitent aux populations.
C’est cette chance onusienne que le royaume de Thaïlande peut aujourd’hui saisir. Son élection au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, oblige à l’exemplarité. Et cette obligation, évidemment formelle, a un avantage pour les citoyens, les médias et les activistes : elle confère un levier à tous ceux qui défendent les droits humains, dans un pays où la loi sur le délit de lèse-majesté demeure un redoutable levier contre les libertés.
A Genève, la Thaïlande a une chance de démontrer qu’elle croit encore aux institutions multilatérales. Une chance, aussi, de démontrer à ces détracteurs que la liberté si chère aux Thaïs n’est pas un vain mot. Après la réussite diplomatique de cette élection, nous attendons les actes.