GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Pourquoi donner la parole aux activistes Thaïlandais exilés ?
Nous savions que cet article allait alimenter la polémique parmi vous, chers lecteurs. Donner la parole aux exilés thaïlandais qui vivent et militent à Paris, comme nous l’avons fait la semaine dernière, n’est pas une chose facile pour un média dont une partie du public, basé en Thaïlande, estime que nous devrions au mieux nous taire, au pire fermer les yeux sur le débat politique qui existe dans le pays.
Et bien, nous avons choisi de répondre non à ces invitations au silence. Pourquoi ? Parce que nos colonnes sont ouvertes à tous, et que nous chroniquons toujours l’actualité thaïlandaise telle qu’elle est. Demandez, par curiosité, à vos amis thaïlandais de vous ouvrir leurs messageries, sur leurs téléphones portables. Pensez vous qu’ils ne passent pas une partie de leur temps à moquer les militaires, à débattre du délit de lèse majesté, à s’interroger sur le Pheu Thai et son chef de facto, Thaksin Shinawatra ? Détrompez vous si vous pensez que les Thaïlandais sont les adeptes du silence. Ils pensent. ils contestent. Ils débattent. Ils savent avoir l’esprit critique. Et beaucoup reconnaissent aux exilés leur choix courageux, même s’ils ne partagent pas leurs opinions et les considèrent même, souvent, trop subversives ou trop européennes…
Gavroche a cette chance d’avoir acquis la confiance de tous par son indépendance. Nous n’allons pas gâcher cela. Notre transcription des interviews avec ces exilés est dument éditée, relue, corrigée. Nous ne sommes pas une tribune politique. La contradiction et le débat sont notre ADN. Alors oui, tout le monde est chez soi, dans les colonnes de Gavroche. Dès lors que le respect, le goût de la liberté et la volonté de se tenir aux cotés des Thaïlandais de tous bords est au rendez vous.
Bonne lecture !