GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Moi, Anwar Ibrahim, défenseur du Hamas
Vous ne l’avez peut être pas vu passer. Si tel est le cas, Gavroche vous recommande cette séquence sur Youtube car elle dit le fossé qui, désormais, sépare les pays européens de plusieurs États du « sud global » outragé par le siège israélien de Gaza. Cette scène se déroule à Berlin, où le premier ministre Anwar Ibrahim était récemment accueilli par le Chancelier allemand Olaf Scholz. Au menu ? Évidemment les échanges économiques entre les deux pays et entre l’ASEAN et la première économie de l’UE. Mais un autre sujet a surgi, sans surprise lorsque l’on connait l’attachement de la Malaisie à la cause de la Palestine et l’engagement de Anwar Ibrahim en faveur de l’islam politique : celui du proche Orient et de la guerre entre Israël et le Hamas.
Deux poids, deux mesures
Il suffit de visionner cet extrait de la conférence de presse commune des deux dirigeants pour comprendre les dégâts causés, dans l’opinion mondiale et en particulier dans les pays à majorité musulmane. Le « deux poids deux mesures » entre la situation à Gaza et la guerre en Ukraine est renvoyée en boomerang aux leaders de l’Union européenne qui rêvent toujours de représenter une troisième voie entre les États-Unis dominateurs et les puissances impériales comme la Chine et la Russie. Anwar Ibrahim est bien sûr partiel et partial. Il ne dénonce pas l’assaut terroriste du Hamas le 7 octobre, qui a couté la vie à prés de 1 400 israéliens. Il ne dénonce pas l’utilisation des otages par le mouvement palestinien. Le point de vue de cet ex opposant politique enfin devenu chef du gouvernement mérite débat, car il fut un temps où l’Europe l’accueillait à bras ouverts au nom de la liberté, ce qu’il a rapidement oublié.
Mais les faits sont là. Ce qui se passe à Gaza ne passe pas dans de nombreux pays. Conjuguer le totalitarisme à la seule sauce russe n’est pas crédible dans cette partie du monde, par ailleurs la plus prospère. Gavroche, enraciné en Thaïlande, le sait et peut le dire : l’Europe est perçue comme adepte d’un double standard. Et cela, à terme, ne peut que nuire à sa crédibilité.
Pour visionner la séquence entre Anwar Ibrahim et Olaf Scholz, cliquez ici.