GAVROCHE – ÉDITORIAL : La Chine tousse, ses voisins s’inquiètent
Vous avez remarqué que tous les indicateurs chinois vont dans le même sens ? L’économie de l’Empire du milieu est en train de patiner. Sa bulle immobilière menace d’exploser. Les exportations paient cher le prix du nouveau protectionnisme américain. Et les investisseurs étrangers redoutent une montée des tensions commerciales à la veille de la prochaine élection présidentielle aux États-Unis, en novembre 2024…
La Chine tousse. Elle manque d’air. Son sommet des « routes de la soie », les 13 et 14 septembre, n’a pas apporté à Pékin le réconfort attendu. Tous les pays partenaires de cette vaste initiative financée par les milliards chinois commencent à s’interroger. Et s’il fallait ménager, tout de même, le camp occidental à l’heure où la Russie ne parvient pas, c’est le moins qu’on puisse dire, à imposer sa loi en Ukraine ?
En théorie, ces complications chinoises peuvent être un appel d’air économique pour les pays de la région. Voilà le moment idéal pour nouer des liens commerciaux resserrés avec l’occident. Problème : la Chine est aussi l’atelier de l’Asie du Sud-Est. L’interaction entre l’économie chinoise et celle des pays de la région est trop grande pour que les difficultés ressenties à Pékin ne se fassent pas aussi sentir à Hanoï, Bangkok ou Jakarta. Comment en sortir ? L’idéal serait bien sûr que ces pays assument, eux aussi, un découplage par rapport à la puissance chinoise. Mais peut-on se défaire de l’étreinte d’un géant qui est à vos portes ?