GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : En Nouvelle Calédonie, la France à l’épreuve
Il suffit de parcourir la presse internationale, en particulier en Asie, pour constater que la crise actuelle en Nouvelle Calédonie est regardée différemment. La place de la France sur le territoire n’est pas remise en cause, officiellement du moins. Mais l’heure n’est plus aux silences éloquents. L’élite Kanake a su nouer des liens avec des pays de la région. La zone pacifique est convoitée par de nombreuses puissances, à commencer par la Chine. Et l’idée que Paris devra un jour se défaire de l’archipel commence à faire son chemin.
Est ce à dire que la France est « finie » sur le caillou ? La réponse est non. Il est en revanche clair que la visite d’Emmanuel Macron n’a convaincu personne, parmi les gouvernements insulaires voisins et parmi les puissances asiatiques. C’est le contraire qui prévaut aujourd’hui. Le fait que le président ait effectué un vol aussi long, pour une présence sur place aussi courte, laisse perplexe et interroge. Dans cette partie du monde où la perte de face revêt une si grande importance, l’illusion de croire que ce type de crise peut être réglé par un saut de quelques heures en avion laisse pour le moins perplexe.
La Nouvelle Calédonie est une terre que la France ne pourra conserver que par l’assentiment négocié d’une majorité de citoyens, et non à force de jouer une communauté contre l’autre. Le recours au référendum, à l’évidence, ne suffit pas car les urnes ne pourront pas trancher les questions économiques, sociales et stratégiques. La puissance de la République est mise à l’épreuve. Ne nous leurrons pas : en Asie, tout le monde scrute ce que fait Paris.