L’Union européenne et les Nations unies ont déclaré que le nouveau projet de loi sur la sécurité nationale de Hong Kong était très inquiétant et qu’il pourrait éroder les libertés fondamentales dans la ville gouvernée par la Chine.
“Il est alarmant de constater qu’une législation aussi importante a été adoptée à la hâte par le corps législatif dans le cadre d’un processus accéléré, en dépit des graves préoccupations soulevées quant à l’incompatibilité de bon nombre de ses dispositions avec le droit international en matière de droits de l’homme”, a déclaré Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, dans un communiqué publié mardi.
Ces commentaires ont été formulés le jour même où les législateurs de Hong Kong ont adopté à l’unanimité le nouveau projet de loi, deux semaines seulement après sa présentation initiale, accélérant ainsi l’adoption d’un texte législatif majeur qui, selon les critiques, menace encore davantage les libertés de la ville.
Ce texte, connu sous le nom d’article 23, punit des infractions telles que la trahison, le sabotage, la sédition, le vol de secrets d’État, l’ingérence extérieure et l’espionnage de peines allant de plusieurs années à l’emprisonnement à vie.
Cette législation fait suite à une loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine et adoptée en 2020 après les violentes manifestations de rue qui ont eu lieu un an plus tôt.
Depuis que la loi a été imposée, des dizaines de militants pro-démocratie ont été emprisonnés et la législation a également déclenché des sanctions de la part des États-Unis, notamment contre le chef de l’exécutif John Lee et d’autres hauts responsables du gouvernement.
La déclaration de M. Turk indique que les dispositions vagues et largement définies du projet de loi pourraient conduire à la “criminalisation d’un large éventail de comportements protégés par le droit international en matière de droits de l’homme”.
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