Le magnat des médias hongkongais, Jimmy Lai, a affiché une attitude résolument défiante lors de son témoignage dans le cadre de son procès pour collusion avec l’étranger.
Fondateur du journal pro-démocratie Apple Daily, Jimmy Lai a nié avoir tenté d’influencer la politique étrangère contre la Chine. Il a affirmé que la défense de l’indépendance de Hong Kong était « une idée trop folle pour être envisagée ».
Lors de son premier jour de témoignage dans le cadre du procès pour sécurité nationale, Jimmy Lai a déclaré qu’il n’avait jamais cherché à inciter des responsables étrangers à agir pour Hong Kong ou à influer sur leur politique. Cependant, il a admis avoir « espéré contre toute attente » que Donald Trump interviendrait pour empêcher Pékin d’imposer la loi sur la sécurité nationale à la ville. Dans ce contexte, il avait demandé une couverture médiatique moins critique envers l’ancien président américain dans les pages de l’Apple Daily.
Les autorités accusent Jimmy Lai de trois infractions : une pour conspiration visant à publier des documents séditieux et deux pour collusion avec des forces étrangères. Elles fondent ces accusations sur la stricte loi sur la sécurité nationale (NSL), imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.
Mercredi, Sébastien Lai, fils de Jimmy Lai, a vigoureusement défendu son père, soulignant avec fierté le rôle de l’entreprise médiatique qu’il a fondée. L’Apple Daily a longtemps été une épine dans le pied du gouvernement de Pékin et des autorités hongkongaises.
« Participer à la délivrance de la liberté était une idée qui me paraissait très juste à l’époque. Plus on a accès à l’information, plus on peut trouver des solutions », a déclaré Sébastien Lai.
Jimmy Lai, citoyen britannique, purge actuellement une peine distincte en isolement à la prison de Stanley à Hong Kong. Son état de santé continue de susciter des préoccupations.
Le Comité pour la protection des journalistes a dénoncé la situation dans un communiqué publié lundi : « Le cas de Jimmy Lai n’est pas isolé, c’est un symptôme du déclin démocratique de Hong Kong. Le traitement infligé à Jimmy Lai — ainsi qu’aux médias et journalistes indépendants dans leur ensemble — montre que l’administration de Hong Kong ne cherche même plus à maintenir un semblant de respect des normes démocratiques. »
Le mois dernier, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a affirmé devant le parlement que Jimmy Lai, citoyen britannique, était « une priorité » pour son gouvernement. Lundi, lors d’une rencontre avec Xi Jinping, M. Starmer a soulevé la question de son sort.
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