Des appels ont été lancés pour que tous les juges étrangers de Hong Kong quittent le système judiciaire de la ville, à la suite de la démission de deux juges britanniques de la Cour d’appel de Hong Kong, en signe de protestation contre la répression croissante de l’impartialité judiciaire dans la ville.
Le ministère chinois des affaires étrangères, dans un rapport publié par Xinhua le 30 mars, a accusé le gouvernement britannique de “dénigrer avec malice” la loi sur la sécurité nationale, de “vilipender délibérément” l’État de droit de la ville et de s’ingérer effrontément dans les affaires de Hong Kong.
Le départ de Robert Reed et Patrick Hodge, qui ont annoncé leur départ le 30 mars, va certainement nuire à l’indépendance judiciaire de Hong Kong, a déclaré un avocat singapourien à Asia Sentinel.
“Les juges britanniques jouissent d’une grande estime en matière d’indépendance judiciaire, d’intégrité et de crédibilité”, a déclaré l’avocat. “La présence de juges anglais à la Cour d’appel de Hong Kong est un avantage et un bénéfice supplémentaires pour la réputation d’impartialité de la cour. C’est cet élément d’impartialité qui explique la haute réputation de Hong Kong aux yeux du monde international”, a déclaré l’avocat singapourien qui a demandé à ne pas être nommé.
Le 30 mars, Jerome Cohen, directeur fondateur émérite du US-Asia Law Institute de l’université de New York, a tweeté : “La démission bienvenue des deux juges britanniques était attendue depuis longtemps. J’espère que cela stimulera des démissions similaires de la part des autres juges étrangers non permanents.”
Le gouvernement chinois a mis en œuvre cette législation draconienne à Hong Kong sur fond d’opposition généralisée au milieu de l’année 2020, en partie pour réprimer les protestations qui ont secoué le territoire semi-autonome de la mi-2019 à 2020. Elle a entraîné l’arrestation de plus de 100 personnes, la dernière en date étant le 31 mars, lorsque la police a interrogé quatre anciens syndicalistes de haut rang.
Dans une déclaration du 30 mars, l’Association du Barreau de Hong Kong a nié que le pouvoir judiciaire ait été émasculé et a appelé tous les juges non permanents à rester en poste.
Dix juges étrangers non permanents restent à la Cour d’appel finale de Hong Kong, dont quatre ont déclaré vouloir rester. Trois Australiens de la Cour d’appel finale – William Gummow, Anthony Murray Gleeson et Robert French – ont déclaré à l’AFP qu’ils n’avaient pas l’intention de démissionner. Beverly McLachlin, ancienne juge en chef canadienne, a déclaré au Globe and Mail qu’elle avait l’intention de rester à la Cour d’appel finale de Hong Kong.
Remerciements à Michel Prevot