Les images ont fait le tour du monde en ce jour de Noël qui, pour les touristes en visite à Hong Kong, rime normalement avec shopping et ballades romantiques aux abords de la baie illuminée par les enseignes des banques internationales et des plus grands conglomérats de la planète. Quelles images ? Celles des affrontements entre policiers et manifestants dans les centres commerciaux luxueux du territoire, comme celui de Causeway Bay. Des scènes en phase avec la nouvelle stratégie des jeunes manifestants: prendre en otage l’économie de l’ex colonie britannique pour se faire entendre. 2020, année de la guérilla des «malls» ?
Le spectacle est à des années lumière de celui que l’on s’attendrait à voir à Hong Kong en ce week-end de Noël, à quelques jours du feu d’artifice du nouvel an que les autorités du territoire ont promis de maintenir sur la baie, le 31 décembre au soir. Policiers anti-émeute et manifestants pro-démocratie se sont en effet affrontés mardi et mercredi, soit le jour même de Noël, dans un centre commercial de Hong Kong, les contestataires ayant appelé à des rassemblements éclair pendant la période des fêtes.
Les centres commerciaux de Causeway Bay, sur l’île de Hong Kong, et Harbour City, situé à Tsim Sha Tsui, coté Kowloon, ont été les plus touchés par cette nouvelle forme de guérilla revendiquée par la jeunesse en lutte contre l’étreinte des autorités de Chine populaire.
Selon le South China Morning Post, le quotidien du territoire, la violence avait baissé d’intensité depuis un mois. Mais des sites internet utilisés par les militants les plus radicaux ont appelé à des manifestations ponctuelles pendant la période de Noël et du Nouvel An.
A Hong Kong, où vit une importante communauté chrétienne, la soirée de Noël est traditionnellement très animée dans les bars et autres commerces. Mais cette année, les autorités ont décidé de ne pas transformer certaines rues en zones piétonnes, comme les années précédentes.
Début décembre, quelque 800.000 manifestants pro-démocratie selon les organisateurs (183.000 selon la police) avaient défilé sans incident notable. Les organisateurs de cette marche ont demandé l’autorisation de faire de même le 1er janvier.