Les lecteurs de Hong Kong se sont rués sur les dernières éditions de Apple Daily pour montrer leur soutien à ce journal d’opposition à Pékin fondé par l’homme d’affaires Jimmy Lai. Mais triompher des juges acquis aux autorités contrôlées par la Chine est une autre histoire…
La saga Apple Daily n’en finit pas d’enflammer Hong Kong
Deux responsables du quotidien pro-démocratie Apple Daily, très critique à l’égard de Pékin, ont comparu samedi 19 juin devant un tribunal de Hong Kong qui a refusé leur libération sous caution, au lendemain de leur inculpation dans le cadre d’une loi sur la sécurité nationale.
Le rédacteur en chef Ryan Law et le directeur général Cheung Kim-hung sont poursuivis pour “collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale” en raison d’une série d’articles.
Le juge Victor So a estimé qu’il n’y avait pas de motifs suffisants “pour que le tribunal pense que les accusés ne continueront pas à commettre des actes mettant en danger la sécurité nationale”.
Les deux hommes resteront en détention jusqu’à leur prochaine comparution devant le tribunal le 13 août, les procureurs ayant déclaré que la police avait besoin de temps pour examiner plus de 40 ordinateurs et 16 serveurs saisis dans la salle de rédaction.
Poursuites dictées par Pékin
C’est la première fois que des opinions politiques publiées par un organe de presse de Hong Kong entrainent des poursuites en vertu de cette loi controversée imposée par la Chine en 2020 pour tenter d’étouffer l’opposition toute dissidence dans l’ancienne colonie britannique.
Le journal et son propriétaire Jimmy Lai, actuellement emprisonné, aiguillonnent Pékin depuis longtemps en soutenant de manière indéfectible le mouvement pro-démocratie et en critiquant vertement les dirigeants chinois.
Remerciements à Michel Prevot