Il fallait s’y attendre. Le départ de Carrie Lam, la cheffe de la région autonome spéciale de Hongkong alignée sur Pékin, permet à la Chine de resserrer son étau sur l’ex colonie britannique. L’ex-patron de la sécurité de Hongkong John Lee, qui avait supervisé la répression du mouvement pro-démocratie, vient en effet d’être désigné dimanche 8 mai à la tête de la ville par un petit comité loyal au régime chinois. John Lee, un ancien policier de 64 ans, était le seul candidat à la succession de la dirigeante sortante Carrie Lam, qui n’a pas brigué un nouveau mandat de cinq ans. Il est le premier chef de l’exécutif de Hong Kong issu du milieu policier.
Chef de la sécurité de Hongkong lors des gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019, il a supervisé la répression de la contestation et la sévère reprise en main politique qui a suivi.
Hongkong n’a jamais été une démocratie. Son dirigeant est choisi par un «comité électoral» actuellement composé de 1461 personnes, soit 0,02% de la population de la ville. Après un bref scrutin secret dimanche, 99% de ses membres (1416) ont voté pour John Lee et 8 ont voté contre, selon les autorités. Trente-trois d’entre eux se sont abstenus.
Pékin a salué ce résultat, affirmant qu’il montrait que «la société hongkongaise a un niveau élevé de reconnaissance et d’approbation» pour John Lee. «C’est une véritable démonstration de l’esprit démocratique», a déclaré le bureau des affaires de Hong Kong et de Macao dans un communiqué. Ceci, alors que les manifestations de plus de quatre personnes restent interdites à Hongkong à cause du Covid et de la loi sur la sécurité nationale.