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HONG KONG – POLITIQUE : La « perle de l’Asie » n’est plus, je l’ai récemment visité…

Date de publication : 16/02/2023
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baie de Hong Kong

 

L’un des chroniqueurs de l’excellent site Asia Sentinel, , vient de visiter Hong Kong, métropole où il fut jadis basé. Le choc a été pour lui brutal. Nous publions des extraits de son témoignage.

 

Atterrir à l’aéroport international Chek Lap Kok de Hong Kong, rutilant mais pratiquement vide, comme je l’ai fait récemment après une absence de trois ans inspirée par la pandémie de Covid, c’est être accueilli par la même ville lustrée dans laquelle j’ai vécu pendant 23 ans, avec son fantastique système de transport, son romantique Star Ferry, ses forêts de gratte-ciel, ses restaurants brillants, ses supermarchés remplis de produits acheminés par avion, et ses bars raffinés de Wan Chai avec le nombre requis d’Occidentaux en déclin, bien qu’ils se soient considérablement clairsemés.

 

Mais derrière la façade se cache une ville qui risque de perdre son statut convoité de capitale internationale de l’Asie au profit de Singapour, au moins en partie parce que son système judiciaire et l’État de droit, qui ont attiré des milliers de multinationales à s’y installer, sont en train de s’éroder. C’est facile à voir dans les procès de dissidents. Il est plus difficile de le voir dans les décisions juridiques commerciales et les actions en bourse dans lesquelles certaines entreprises sont favorisées par rapport à d’autres, rapportées par la mouche du coche David Webb, et de moins en moins par des journaux intimidés.

 

C’est une population triste et maussade, du moins en partie à cause de l’enfermement de Covid-19, désormais détendu. Après tout, il s’agit d’une ville peuplée en grande partie de personnes qui ont fui la Chine pour échapper au Grand Bond en avant, à la Grande Révolution culturelle prolétarienne et à d’autres vagues de répression. Il est étonnant de constater à quel point Pékin a réussi à maîtriser une population qui, au milieu de la dernière décennie, faisait descendre des dizaines de milliers de manifestants dans les rues, dont les journaux indépendants rapportaient chaque détail, dont les stades de sport résonnaient de dérision à l’écoute de l’hymne national chinois. Ils ont plié face à la force écrasante déployée par leurs propres fonctionnaires, policiers et juristes, autrefois indépendants, qui ont embrassé avec enthousiasme les ordres de Pékin, une triste volte-face. Étonnamment, 12 dissidents ont été arrêtés en 2021 alors qu’ils tentaient de fuir vers Taïwan en vedette rapide et condamnés à des peines allant jusqu’à trois ans de prison. C’est le genre de choses qui se passaient dans les années 50 au niveau du rideau de fer.

 

J’ai atterri la même semaine que le procès de 16 législateurs et militants pro-démocratie, accusés de conspiration en vue de commettre un acte de subversion. Ils font partie des 47 personnes arrêtées lors des raids de février 2021 et détenues en prison – y compris l’éditeur de l’un des journaux les plus populaires de la ville et la législatrice épouse du cofondateur d’Asia Sentinel, pour le crime d’avoir cherché à obtenir des élections libres et équitables pour les dirigeants de l’ancienne colonie de la Couronne britannique. Les autres ont plaidé coupable en pensant qu’ils n’obtiendraient jamais un procès équitable mais en espérant la clémence.

 

Régie par la loi sur la sécurité nationale imposée à la ville par Pékin, qui a entraîné l’étouffement de la liberté de la presse et de toute forme de protestation qui remplissait autrefois le Queensway en face du complexe gouvernemental, la ville est un endroit sinistre, dirigé aujourd’hui par un ancien policier coriace nommé John Lee. Le pouvoir judiciaire et la profession d’avocat, qui distinguaient autrefois Hong Kong non seulement de la Chine mais aussi de la majeure partie de l’Asie, ont été émasculés. Selon des recherches menées par Law.com International, 24 partenaires de cabinets d’avocats ont quitté Hong Kong en 2021, s’ajoutant aux 22 départs signalés pour la première fois en avril de la même année, en partie à cause des restrictions de Covid-19. Tous les avocats spécialisés dans les droits de l’homme sont partis. La plupart des gens sont certains que le procès des 16 se déroulera à peu près comme tous les procès se déroulent sur le continent…..

 

La suite à lire sur le site Asia Sentinel ici.

 

Remerciements à Michel Prévot

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