Un demi-million d’électeurs ont bravé la nouvelle loi chinoise sur la sécurité nationale pour se rendre aux urnes et désigner, lors de primaires, les futurs candidats pro-démocratie aux législatives de septembre. Une seule question lors de ce scrutin : « Hong Kong est-elle encore libre ? ».

Plus de 550 000 électeurs sur 4,1 millions d’inscrits se sont rendus aux urnes samedi et dimanche à Hong Kong pour désigner les futurs candidats des partis prodémocratie aux élections législatives qui seront organisées en septembre sur le territoire.

Les tactiques du gouvernement pour dissuader les électeurs n’ont pas empêché ce pré-scrutin de se tenir alors que les législateurs pro-Pékin parlent de tentative de « subversion », l’un des quatre chefs d’accusation de la nouvelle loi, passibles de la prison à vie. La police a par ailleurs perquisitionné vendredi soir l’Institut de recherche sur l’opinion publique, co-organisateur des primaires.

Elections de septembre verrouillées

La plupart des observateurs s’attendent à ce que l’exécutif du territoire verrouille les élections de septembre. En 2016 par exemple après les législatives, le gouvernement central avait interprété la loi fondamentale et obtenu la disqualification de six députés pro-démocratie, dont deux partisans favorables d’un divorce avec Pékin.

« Le système démocratique n’existe plus car les affaires politiques sont directement contrôlées par Pékin dont le but ultime est le contrôle total de Hong Kong » a estimé Willy Lam, chercheur à l’Université Chinoise de Hong Kong. Selon lui, le principe « Un pays, deux systèmes » promis à Hong Kong lors de la rétrocession, « est quasi-mort » et Pékin « veut écraser les pro-démocraties ».

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