L’histoire coloniale française en Indochine s’entremêle, à partir de 1939-1940, avec la guerre mondiale et les fractures de la France, divisée entre pétainistes et gaullistes. En Indochine, l’Amiral Decoux défend le régime du Maréchal Pétain. L’écrivain Paul Munier ne lui pardonnera pas. Et vice versa. Une nouvelle chronique historique et littéraire de notre ami François Doré, de la Librairie du Siam et des colonies.
Une chronique de François Doré
« On devrait mieux choisir les gens » est un roman paru fin 1940 à Hanoï. Il va déclencher de nombreuses plaintes et les foudres de l’amiral Decoux. Celui-ci en refusera l’imprimatur et diligentera une haineuse campagne administrative contre l’écrivain, à l’époque contrôleur des P.T.T. Ce livre a d’abord été publié en feuilleton dans l’hebdomadaire « Indochine ». Ce fut un tollé des lecteurs et le journal dut faire cesser la parution du texte à la suite des plaintes qu’il avait reçues.
Deux parties inégales
Le livre est divisé en deux parties inégales : Les fautes occupent les deux tiers du livre et Le rachat, le reste. Ce roman raconte l’histoire de sept Européens, seuls habitants de Do Son, dont le héros, un douanier d’une douane qui ne sert plus à rien. A force d’ennui, ce personnage va prendre auprès de lui Nelly Mithridate, « une fort belle femme, au corps solide et à l’apparence nonchalante. » Hélas, tout va se compliquer dans cet huis-clos colonial. Adultère, passion cachée et révélation vont animer la lecture de ce livre.
Le médecin de Do Son
Puis arrivera sur scène un nouveau personnage, le médecin venu a Do Son pour la saison estivale, morphinomane … Tout cela va mal finir, très mal et quelques tombes vont venir meubler le petit cimetière sous la grand banian de Do Son … Peut-être peut-on alors comprendre ce qui n’a pas plu à l’Amiral …
« On devrait mieux choisir les gens », de Paul Munier